Intervention de Éric Pauget

Séance en hémicycle du mercredi 3 mai 2023 à 15h00
Quelle attractivité et quelle compétitivité pour la recherche française

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Pauget :

En croissance constante, les investissements économiques dans le secteur de l'intelligence artificielle (IA) ont quadruplé en dix ans ; les start-up spécialisées en IA attirent près de 12 % du capital-investissement mondial. Dans ce domaine en pleine mutation, notre pays dispose de nombreux atouts pour exister sur la scène internationale. À titre d'exemple, la première technopole d'Europe, basée à Sophia-Antipolis, accueille l'un des quatre instituts interdisciplinaires d'intelligence artificielle (3IA) et une maison de l'intelligence artificielle ; elle attire les meilleurs chercheurs mondiaux du secteur.

Mais cette recherche de pointe, garante de notre indépendance stratégique, a besoin que nous intensifions nos efforts, pour éviter que la France ne devienne une simple consommatrice d'IA américaine ou chinoise. Alors que le Royaume-Uni a engagé plus de 18 milliards dans l'IA en dix ans, contre 6 milliards pour la France, la Cour des comptes, dans son rapport sur la stratégie nationale de recherche, nous rappelle toute l'importance de développer un modèle d'IA français.

Si notre réseau des 3IA a renforcé son attractivité par la qualité de ses formations, ce domaine manque toujours de débouchés professionnels pour conserver ses talents. Cette année encore, 450 chercheurs obtiendront leur grade de docteur en IA, mais faute de propositions de carrière, ils pourraient quitter la France pour mettre leurs compétences au service d'un autre pays. Face à cette technologie qui demain sera partout, nous devons déployer des efforts financiers ambitieux pour bâtir une véritable filière française. Ce constat appelle aussi des ouvertures significatives de postes d'enseignants-chercheurs et le renouvellement rapide de l'engagement du Gouvernement sur ce sujet, afin de donner de la visibilité aux acteurs du secteur.

Alors que le budget des 3IA touche à sa fin, ma question sera double, madame la ministre : quelles mesures budgétaires le Gouvernement entend-il prendre pour replacer notre pays dans le peloton de tête des grandes puissances dans ce domaine ? Quant à la technopole de Sophia-Antipolis, dans quelle mesure le Gouvernement est-il prêt à renforcer le budget du 3IA Côte d'Azur pour accentuer l'attractivité et renforcer la compétitivité de ce secteur stratégique ? Il y va de notre souveraineté numérique.

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