Intervention de Sylvie Retailleau

Séance en hémicycle du mercredi 3 mai 2023 à 15h00
Quelle attractivité et quelle compétitivité pour la recherche française

Sylvie Retailleau, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Je ne peux partager vos propos, madame la députée. La recherche académique menée aujourd'hui au sein de nos universités et organismes nationaux de recherche est publique. J'ai passé trente-cinq ans dans les services publics de recherche, auxquels nous tenons particulièrement. En effet, la recherche fondamentale publique détermine notre futur à long terme. Elle sera indispensable pour relever les défis écologiques, énergétiques, sanitaires et climatiques que vous avez cités. Néanmoins, les applications qui découlent de la recherche sont également nécessaires. Les chercheurs des établissements publics ont la responsabilité de proposer des solutions pour alimenter nos entreprises. Le monde de la recherche publique n'est pas un monde à part. Relevant du service public, il mène des recherches de long terme qui impliquent toute une chaîne d'acteurs. Mais ce monde académique a aussi la responsabilité de fournir des solutions au monde du privé.

Je ne suis pas d'accord avec vous, madame la députée, pour considérer que le fait de nouer des partenariats avec le privé, d'y insérer nos étudiants, de leur donner un métier et d'apporter des solutions à court terme aux enjeux que nous avons cités tend à une privatisation de la recherche. Je pense qu'un équilibre doit être trouvé et nous devons être vigilants, c'est vrai ; mais je répète qu'aujourd'hui, nous tenons particulièrement à la recherche académique publique pour la liberté qu'elle offre, gage d'une recherche d'excellence sur le long terme. Cela n'est pas contradictoire avec des partenariats privés ; ceux-ci sont au contraire essentiels pour notre jeunesse et pour l'avenir de notre pays – je dirais même pour celui de l'humanité.

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