Intervention de Aurélien Saintoul

Séance en hémicycle du vendredi 26 mai 2023 à 9h00
Programmation militaire 2024-2030 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Saintoul :

Je vous remercie, monsieur Thiériot, de vos bons vœux et je remercie M. le ministre d'avoir posé les termes du débat et d'avoir accepté une discussion de fond. Nous faisons la distinction entre l'Europe de la défense, l'Union européenne, et l'idée européenne dans son ensemble, à l'échelle continentale. Nous sommes tout à fait favorables à ce que les peuples du continent se rapprochent et se protègent mutuellement, dans le cadre de partenariats. En revanche, nous faisons le distinguo avec l'Union européenne que les traités constitutifs placent dans un rapport de subordination – vous n'apprécierez sans doute pas le mot – vis-à-vis des États-Unis. Cette dialectique-là n'est pas surmontable en l'état actuel des traités.

Vous avez évoqué les élections européennes : je signale que ces questions relèvent du Conseil européen et non du Parlement européen. Ce serait donc faire une mauvaise campagne européenne que de se concentrer sur ce débat – nous en aurons le temps le moment venu.

Nous ne sommes pas hostiles à des coopérations européennes, dès lors qu'elles sont encadrées de manière précise, qu'elles sont techniques et ciblent des objectifs partagés – nous avons d'ailleurs, avec mes collègues de la NUPES, déposé des amendements en ce sens.

M. Thiériot a évoqué la civilisation européenne. Il a fait référence à la rationalité grecque, concept un peu discutable – nous savons, depuis les travaux de Jean-Pierre Vernant, que le miracle grec est une notion contestable. Il a également mentionné l'universalité romaine : je rappelle que le dernier bastion de la romanité, dans l'Antiquité, se situait à Carthage, c'est-à-dire dans l'actuelle Tunisie – peut-être considérez-vous que le Maghreb a quelque chose d'européen, mais je ne suis pas sûr que cela soit votre idée ? D'ailleurs, le dernier bastion de l'hellénisme se situait à Byzance, c'est-à-dire dans l'actuelle Turquie. Enfin, la Finlande ou les pays baltes n'ont pas appartenu, en ce qui les concerne, à cette aire de civilisation que vous décrivez, alors qu'ils sont bien entendu membres de l'Union européenne, ce dont nous nous réjouissons.

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