Trois pas en avant, trois pas en arrière, telle est la politique du Gouvernement !
Hier, les Français se sont encore déplacés en masse pour défendre leurs acquis sociaux.
En matière de pédagogie, sur cette réforme, vous avez encore du boulot ! Évidemment, vous ne remettez pas en cause votre réforme. Non !
Vous rejetez la faute sur les gens qui défilent dans la rue. Vous pensez que les Français n'ont rien compris à votre réforme, mais c'est vous qui n'avez rien compris à la vie des Français !
J'ai rencontré…
Je sais que cela vous agace, donc je continue.
En clair, votre réforme n'est pas juste. Vous nous direz qu'il faut combler le déficit du système et faire des efforts. Là non plus, votre argumentaire ne tient pas.
En voulant supprimer les régimes spéciaux, vous tentez d'opposer les Français entre eux mais nous ne sommes pas dupes et les Français non plus, eux qui étaient massivement dans la rue hier.
Au lieu d'être pointés du doigt, ces régimes devraient plutôt être considérés comme des modèles car ils permettent aux salariés qui en relèvent d'avoir une retraite plus digne. Vous préférez revenir sur les acquis sociaux gagnés par les travailleurs et travailleuses et vous attaquer aux régimes les plus favorables aux salariés alors que la véritable justice sociale consisterait à aligner le régime général sur ces derniers.
Nous n'avons décidément pas les mêmes combats ! Plus personne ne croit en votre hypothèse de déficit du système de retraite. Quoi qu'il en soit, la suppression du régime spécial de la Banque de France n'aiderait même pas à financer le régime général. Bien au contraire. Comme le régime des industries électriques et gazières, il contribue au financement du régime général. Son existence est une bonne chose pour toutes et tous. Nous proposons donc qu'il soit maintenu.
J'ai rencontré des salariés des industries électriques, qui me disaient que tout le monde souffrirait de la réforme.
Ils soulignent que la réforme touchera tout le monde – les gars sur le terrain et ceux dans les bureaux –, et que leur régime permet de mieux prendre en compte la pénibilité, liée notamment à l'obligation d'être sur le pont vingt-quatre heures sur vingt-quatre, en cas d'accident.
Oui, mesdames et messieurs, sous un soleil de plomb comme sous une pluie diluvienne, des travailleurs réparent les réseaux électriques ou gaziers, nous permettant d'être confortablement installés dans nos foyers. La véritable justice sociale serait d'appliquer de semblables mesures à tous les travailleurs qui accomplissent des travaux pénibles.
Je pense aux charpentiers, aux paysans, aux aides-soignantes, aux ouvriers et ouvrières de l'usine Faurecia de Bains-sur-Oust, aux trente d'entre eux qui ont été déclarés inaptes au travail rien que cette année, et que vous voulez faire travailler jusqu'à 64 ans.
Comme 80 % des Français, cette réforme, ils n'en veulent pas. Écoutez-les ! Écoutez la vie des gens qui subiront les conséquences de votre réforme ! Vous avez été élus par le peuple qui défile dans les rues contre ce texte, il est temps de le respecter : retirez votre texte.
Il vise à rétablir et à renforcer l'ISF que vous avez supprimé, avec pour résultat une perte de recettes de 12 milliards d'euros pour l'État durant le premier quinquennat. Vous nous dites désormais que pour financer le système de retraites, les Français devront faire des efforts et travailler deux années supplémentaires. Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), cela ne permettra pourtant d'économiser qu'à peine 3 milliards d'euros, soit moins que ce que pourrait rapporter l'ISF en une seule année. Dans ce contexte, vous me permettrez de trouver votre injonction à travailler plus longtemps trompeuse – et nos concitoyens partagent ...
Nous proposons, par ces amendements, de susciter un élan de solidarité des entreprises. Dix-neuf milliards d'euros : tels sont les bénéfices record de TotalEnergies en 2022 – l'un des meilleurs résultats de l'histoire du CAC40. Dans le même temps, nos concitoyens sont terriblement affectés par une augmentation sans précédent des coûts du carburant, lequel est indispensable à beaucoup de travailleurs et de travailleuses, pour se rendre sur leur lieu de travail ou dans le cadre de leur travail. Ceux d'entre nous qui sont agriculteurs ou agricultrices le savent : nos paysans ne pourraient pas travailler sans carburant dans leurs tracteurs. Et que dire des taxis ou ...
Alexandra, agent d'entretien :
« Nous travaillons en usine, nous nettoyons de grandes superficies » (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI – NUPES) ; « on se baisse, on frotte ; nous sommes à quatre pattes pour rendre les lieux propres ; nous ne pouvons pas arrêter à 64 ans, c'est impossible, nous n'arriverons pas à cet âge. » Anne, 31 ans, vigneronne, chef d'exploitation agricole, cotisante solidaire, n'est pas éligible au minimum vieillesse : « Je fais un métier physique ; impossible de tenir jusqu'à 60 ans ». Anne-Marie, 59 ans,…
Il vise à instaurer une contribution sur les revenus financiers, notamment sur les dividendes. Pendant que certains gagnent de l'argent en dormant, les ouvriers de l'agroalimentaire, par exemple, se tuent à la tâche pour subvenir à leurs besoins. Sans justification, vous voulez condamner ces gens à mourir sans avoir profité des plus belles années de leur retraite.
Des cadeaux, vous savez en faire, mais ce sont toujours les mêmes qui en bénéficient. Par cet amendement, nous vous proposons une nouvelle solution pour financer les retraites : c'est cela, le partage de la richesse. Toutefois, un élément reste flou : pourquoi, parmi ces ouvriers de l'agroalimentaire, entre autres, ceux qui ont commencé à travailler à 17 ou 19 ans devront cumuler quarante-trois ans, alors que ceux qui ont commencé à 18 ou 20 ans devront cumuler quarante-quatre ans ? Merci de répondre à ces ouvriers ; ils attendent une explication.
Les femmes sont, en effet, les grandes perdantes de votre réforme. À ce propos, j'ai une question à vous poser : combien, parmi elles, bénéficieront des 1 200 euros ? Si vous n'avez pas la réponse, j'ai une solution à vous proposer : retirez votre réforme !
…hôtesse d'accueil : « J'ai eu des enfants et j'ai arrêté de travailler pour eux ; j'ai repris plusieurs activités pour manger et offrir des études à mes enfants ; aujourd'hui, je dois travailler pour ma retraite jusqu'à 67 ans ; pitié, pas ça, je vais mourir au boulot ! » Face à ces témoignages, nous proposons, pour plus de justice, d'instaurer une cotisation exceptionnelle sur les superprofits au bénéfice du système de retraite, au lieu de reporter l'âge de départ à la retraite. D'autant que l'OFCE écrit que l'application de la réforme entraînera une diminution de 3 % du montant des salaires sur dix ans. Est-ce vrai, messieurs les ministres ?
Cet amendement vise à supprimer l'alinéa 6 de l'article 1er , qui crée une conférence nationale de l'autonomie pour piloter la politique de prévention. Quelle est l'utilité de cette énième instance qui n'aboutit à aucune avancée concrète susceptible d'aider les personnes en perte d'autonomie ? Quelle est l'utilité de cette énième conférence de pilotage qui ne propose aucune ligne claire pour définir une société du bien vieillir et qui n'améliore pas les modalités de distribution des financements et de répartition de la dépense publique ? Ces mesures timides ne sont pas à la hauteur de l'urgente réponse qu'appelle la situation de nos personnes âgées ...
C'est de cela qu'il faut débattre. Une énième instance décisionnelle ne parviendra pas à résoudre le problème que pose le manque de moyens humains et financiers dans l'accompagnement de nos aînés.
Je propose de soustraire les villes de moins de 9 315 habitants au champ d'application de cette proposition de loi, qui est en dissonance totale avec les préoccupations des élus locaux et des citoyens.
Les maires attendent plutôt de nous des réponses aux problèmes quotidiens auxquels ils font face et qui sont, en grande partie, causés par la dégradation de nos services publics de proximité, ainsi que l'illustre la crise de l'hôpital public. Dans ma circonscription, l'hôpital de Redon est en grande difficulté, subissant une pénurie de ressources médicales et un manque de médecins : les urgences sont fermées la nuit depuis près d'un an. Tous les soignants sont inquiets, car il n'y a eu qu'une seule candidature d'infirmier pour l'été ; l'unité psychiatrie est déjà passée de vingt-cinq à dix-huit lits.
Si la direction fait tout son possible pour que les services tiennent, certains risquent de fermer cet été faute de solution. Voilà de quoi nous devrions discuter car la question des drapeaux intéresse bien peu les 9 315 habitants de Redon.
Nous souhaitons intégrer une réflexion sylvopastorale dans chaque PSG forestier. Les troupeaux, qui permettent de contenir la végétation, sont de moins en moins nombreux dans nos massifs. Pourtant, la contribution de l'élevage pastoral à l'entretien des coupures de combustibles et à la diminution de la combustibilité des massifs forestiers est établie depuis de nombreuses années. Symbole de nature et de traditions, le pastoralisme est pourtant évincé de nos massifs pour des raisons économiques, touristiques ou parce que les réformes successives de la politique agricole commune (PAC) conduisent à une diminution du soutien à ces pratiques vertueuses. ...
Nous l'avons indiqué plusieurs fois, le maintien d'une activité agricole, pastorale et forestière constitue la meilleure prévention des feux de forêt. Pourtant, alors que les opérations sylvopastorales sont contraignantes et coûteuses pour les agriculteurs, elles sont de moins en moins soutenues dans le cadre de l'ICHN – l'indemnité compensatoire de handicaps naturels. Il importe que les agriculteurs dont les pratiques limitent les risques d'incendie soient soutenus financièrement ; il n'est pas normal qu'ils subissent davantage de contraintes quand ils choisissent de bonnes pratiques pour protéger la forêt. Le rapport demandé constituerait une première ...
Je vous propose de renommer cette proposition de résolution « pesticides », ce sera plus clair. Avec cette proposition de résolution, vous prétendez que nous serions contraints de choisir entre protéger la santé et l'environnement ou protéger les agriculteurs de la concurrence. C'est un faux dilemme ! Nous pouvons protéger les deux. Vous instrumentalisez la détresse des agriculteurs et vous agitez le chiffon rouge de la concurrence pour défendre les pesticides.
C'est indécent, d'autant plus que c'est vous qui, depuis des années, abandonnez le revenu des agriculteurs à la sauvagerie du marché.
En supprimant les quotas, en laissant les petits se faire manger par les gros dans les négociations commerciales, en signant les accords de libre-échange, en réalité, ce que vous défendez ici, ce sont les profits de l'agrochimie.
Jean-Claude a travaillé vingt-sept ans comme technicien de coopérative. Il enrobait les semences de pesticides. Il souffre maintenant d'un Parkinson dévastateur.
Christian, qui assiste à la séance depuis les tribunes, éleveur laitier en Bretagne, a utilisé des pesticides de son adolescence à ses 45 ans. Atteint d'un cancer de la prostate, reconnu il y a quelques semaines comme une maladie professionnelle, il souffre de récidives régulières. Il me disait tout à l'heure : « Toutes les semaines, on enterre un copain. »
Denis était salarié dans une entreprise agricole. Il épandait des pesticides pour le compte d'agriculteurs. Il nous a quittés cette semaine, à l'âge de 58 ans, après onze ans de bataille contre un myélome. J'ai une pensée particulière pour sa famille et ses amis.
Chaque fois, les médecins ont reconnu le lien direct avec les pesticides. La concurrence brise les revenus, les pesticides brisent les vies.
Il faut donc sortir des pesticides et de la concurrence. À l'automne, nous débattrons d'une loi d'orientation agricole qui a fait du renouvellement des générations sa priorité. Mais avec une telle résolution, quel horizon offrez-vous aux jeunes agriculteurs ? Celui d'une vie de compétition permanente avec le reste du monde, où la seule façon de s'en sortir est d'utiliser toujours plus de pesticides ?
Celui d'une vie sous la menace de maladies professionnelles comme celle de Jean-Claude, Christian, Denis et tant d'autres ? Celui d'un revenu qui ne dépend pas de son travail mais des aléas du marché ? Avec un tel tableau, comment comptez-vous installer les milliers de paysans et paysannes dont nous avons besoin ?
Pourtant, les solutions existent : décider de prix planchers pour retrouver la maîtrise des prix et des volumes, imposer nos normes de production aux produits importés et instaurer des prix d'entrée, planifier la transition vers l'agriculture biologique en réorientant les aides de la PAC.
Alors, les revenus seront garantis et nous pourrons nous permettre de produire moins mais mieux. Nous refusons de participer à cette fausse opposition entre agriculture et protection de la santé et de l'environnement. Nous voterons contre cette proposition de résolution.
Il est retiré.
Le travail que nous menons dans l'hémicycle depuis le début de la semaine permettra d'apporter certaines améliorations à l'égalité d'accès aux soins partout en France. Ce travail a commencé il y a bientôt un an, avec le groupe de travail transpartisan sur l'accès aux soins. Hélas, le chemin est encore long pour lutter véritablement contre les déserts médicaux. Je veux tout de même saluer les débats constructifs qui ont eu lieu, d'abord en commission, puis dans l'hémicycle ; comme quoi, débattre au Parlement, c'est bien possible. Le travail du groupe transpartisan lancé par Guillaume Garot et celui du groupe La France insoumise – NUPES ont permis ...
Cet amendement complète le précédent. Il prévoit d'expérimenter la gouvernance des territoires de santé par les CTS et de fonder les interventions de l'ARS non sur le diagnostic territorial de santé mais sur le plan régional de santé, qui fixe les objectifs et les mesures permettant de répondre aux besoins définis par le plan territorial de santé.
Nous souhaitons apporter quelques modifications à la composition du CTS proposée dans l'amendement. Vous voulez en faire une instance cohérente qui soit en mesure d'assurer le pilotage de la santé dans les territoires. Il faut donc lui permettre d'être au plus près de la réalité. Pour ce faire, il faut réintégrer un certain nombre d'acteurs qui correspondent à cette réalité. Je pense aux organisations syndicales et aux représentants des usagers. Par ailleurs, le représentant de l'État le plus à même d'intervenir dans le secteur de la santé est le directeur général de l'ARS. Le rapport du Sénat relatif à la crise du covid-19 pointait un manque de ...
C'est pourquoi la représentation de l'État dans le CTS doit être assurée par le seul directeur général de l'ARS, représentant de l'État sur le territoire dans le domaine de la santé. Cela renforcerait la clarté de la nouvelle gouvernance que vous souhaitez instaurer.
Il vise à permettre à chaque conseil territorial de santé de continuer à garantir la participation et l'expression des personnes en situation de pauvreté ou de handicap. Il est dommage que cette précision disparaisse du code de la santé publique, car la précarité et le handicap constituent deux motifs majeurs d'inégalité d'accès aux soins. Nous considérons comme essentielle l'ambition visant à garantir la pleine expression des usagers concernés lors de l'identification des besoins de santé du territoire et de l'élaboration du projet territorial de santé (PTS).
Je ne compte pas les concitoyens et concitoyennes de ma circonscription qui m'alertent sur leurs difficultés à trouver un médecin et je pense que nous sommes nombreux dans ce cas dans l'hémicycle. Voici le dernier message que j'ai reçu : « J'ai interpellé plusieurs fois l'ARS sur le manque de médecins, on m'a dit que je n'aurais jamais dû m'installer dans un désert médical. ». C'est donc pour apporter une réponse à nos concitoyens et concitoyennes que je me joins à mes collègues du groupe transpartisan pour défendre la régulation de l'installation des médecins en fonction des besoins de chaque territoire.
Chez moi en Bretagne, la moitié des communes ne comptait aucun médecin généraliste en 2021. Dans ma circonscription, 56 communes sur 59 ont un accès inférieur à la moyenne aux médecins généralistes, quel que soit le tarif qu'ils pratiquent. L'accès aux soins n'est pas égal sur tout le territoire. Nous proposons d'orienter les médecins vers les zones manquant cruellement de professionnels de santé, ce qui n'est en rien une mesure coercitive.