Intervention de Jean Leonetti

Séance en hémicycle du 13 octobre 2016 à 9h30
Prédication subversive — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Leonetti :

…qui permet aux Français musulmans de vivre leur foi dans la République. À un islam en France incontrôlé et massivement rejeté par nos populations, ce qui constitue une réelle source d’inquiétude, devra se substituer un islam de France respecté et tolérant. Il n’est pas trop tard.

3 commentaires :

Le 14/10/2016 à 17:21, laïc a dit :

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La laïcité empêche le "DE" France vanté par M. Leonetti. La France de Clémenceau, celle de 1905 a voulu la séparation de l'Eglise et de l'Etat, ce serait finalement une victoire du terrorisme que d'avoir fait renoncer à la France l'héritage le plus précieux de son histoire : son indépendance vis à vis des religions, et de l'avoir fait retourner en arrière, à une époque où la religion influençait la politique de l'Etat, et où les croyants étaient reconnus en tant que tels, avec les privilèges qui découlaient de leur croyance.

Vaincre le terrorisme, c'est aussi réaffirmer qu'il ne pourra jamais y avoir autre chose en France qu'un islam EN France, et non pas DE France.

D'ailleurs, dire qu'il ne peut y avoir d'islam viable en France que s'il est De France revient à dire que cette religion n'est finalement possible que sous tutelle de l'Etat, que sous son étroite surveillance qui va jusqu'à sa reconnaissance pleine et entière par l'Etat, et qu'elle n'est finalement en aucun cas compatible avec les valeurs la République, puisque laissée seule à elle-même elle n'est finalement autre chose qu'une machine à terrorisme et à inégalités humaines.

Mais si tel est le cas, alors les lois doivent agir contre l'islam comme contre tout contrevenant à la loi, sans se soucier de savoir si le contrevenant est musulman ou athée. Il n'y a qu'une loi, une seule catégorie de citoyen, ce que l'islam DE France nie et rejette évidemment.

L'islam DE France est une atteinte aux fondements vitaux de la République, ne tombons pas dans le piège de l'islam politique que nous tend le terrorisme islamique, et soyons fiers de rejeter l'islam dans la sphère privée, et étendant toute la sévérité des lois à cette sphère privée qui n'est pas intouchable.

Dire oui à l'islam DE France, c'est dire oui à l'islam politique, et finalement dire oui à ce que veut rejeter la classe politique dans son ensemble, à savoir l'intrusion de l'islam politique dans la conduite de la politique républicaine de la France.

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Le 21/06/2017 à 04:09, Laïc1 a dit :

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"D'ailleurs, dire qu'il ne peut y avoir d'islam viable en France que s'il est De France revient à dire que cette religion n'est finalement possible que sous tutelle de l'Etat, que sous son étroite surveillance qui va jusqu'à sa reconnaissance pleine et entière par l'Etat, et qu'elle n'est finalement en aucun cas compatible avec les valeurs la République, puisque laissée seule à elle-même elle n'est finalement autre chose qu'une machine à terrorisme et à inégalités humaines."

Puis, récemment :

"Emmanuel Macron a salué mardi le rôle du Conseil français du culte musulman (CFCM), association de représentation des musulmans de France, et l'a invité à "combattre le fanatisme" et ceux qui affirment que l'islam n'est pas compatible avec la République."

Allez, on reprend pour M. Macron, qui n'a pas l'air de m'avoir lu, préférant sans doute lire les derniers cours de la bourse...

Si l'islam était compatible avec les valeurs de la République, quel besoin aurait-il d'aller faire des génuflexions à la à la mosquée, d'aller faire une ingérence dans les affaires privées de la religion, pour tenter de dire ce que doit être l'islam ? C'est bien parce que la défiance s'est installée, et que l'islam n'est pas compatible avec les valeurs de la République, que M. Macron est obligé d'aller faire des pitreries anti-républicaines et anti-laïques à la mosquée.

Finalement, s'il veut combattre ceux qui disent que l'islam n'est pas compatible avec les valeurs de la République, il n'a qu'à se combattre lui-même, puisque son attitude particulièrement agressive contre la critique de l'islam, et sans autre argument que celui de la menace pour la menace ("combattre" est un terme guerrier, où est le pacifiste M. Macron ?) prouve à quel point il a une conception partisane et politique de cette religion, alors que la laïcité empêche l'Etat de porter des jugements de valeur non argumentés sur les religions. Cette attitude démesurément agressive prouve la non compatibilité de l'islam avec les valeurs de la République, car sinon il n'aurait pas manqué d'apporter des arguments explicites cadrant avec la laïcité, dont il n'a apparemment que faire, pour appuyer son intervention.

M. Macron est évidemment très décevant, on se doutait bien qu'il était communautariste sans oser l'avouer, on en a une confirmation éclatante ici.

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Le 21/06/2017 à 08:39, Laïc1 a dit :

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Plus précisément, M. Macron a dit :

"«Personne en France ne peut faire croire que votre foi n'est pas compatible avec la République, personne ne peut faire croire que la France et les Français rejetteraient sa composante de foi musulmane. Personne ne peut demander à des Françaises et des Français, au nom de cette foi, de se soustraire aux lois de la République.»

Donc pour M. Macron la France est musulmane, ou du moins partiellement musulmane, puisqu'elle aurait une composante de foi musulmane, ce qui est déjà reconnaître l'islamité de la France. Quid de la laïcité ? Inconnue au bataillon... Et la composante athée de la France, existe-t-elle ? Et comment faire cohabiter des composantes aussi contradictoires que la composante athée avec la composante islamique ? C'est évidemment impossible.

La religion est d'ordre privée, M. Macron continue la politique de M. Hollande, qui consistait à reconnaître activement les cultes pour toujours plus de tensions civiles, c'est la pire voie dans laquelle s'engager lorsqu'on fait de la politique en France.

L'islam qui rejette le menu unique dans les cantines, qui pratique la circoncision ou l'abattage halal n'est évidemment pas compatible avec les valeurs de la République, dire l'inverse est une imposture manifeste, et prouverait que le pouvoir français n'est lui aussi pas compatible avec les valeurs de la République. D'ailleurs, un pouvoir qui a placé comme premier ministre l'homme des 8000 mousses au chocolat jetées à la poubelle parce qu'il y avait de la gélatine de porc dedans est d'emblée disqualifié pour parler de laïcité et de religion dans l'espace public. C'est un scandale bien plus important que tous les détournements financiers que le Canard enchaîné peut détecter. Il faudrait d'ailleurs dire à ce journal qu'il n'y a pas dans la vie que le pognon détourné comme cause de trahison de la pensée républicaine.

Et que dire de la député d'En marche qui, nouvellement élue, préfère rester le mercredi à jouer au tennis avec ses enfants plutôt que d'aller à la cérémonie d'investiture de l'Assemblée nationale? Un député tahitien a supporté plus de 20 heures d'avion pour faire corps avec la République, la député d'En marche n'a apparemment pas la même conception des valeurs de la République. Comment penser dans ces conditions qu'elle sera là pour les défendre énergiquement ?

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