Intervention de Paul Salen

Séance en hémicycle du 15 novembre 2016 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Politique des territoires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Salen :

Messieurs les ministres, après avoir entendu le porte-parole du groupe socialiste, écologiste et républicain, je ne comprends pas pourquoi les maires ruraux sont si en colère contre le Gouvernement, après tout ce que vous avez réalisé…

Revenons à la mission « Politique des territoires » qui a pour objectif de réduire les fractures territoriales au moyen de politiques d’aménagement du territoire, d’intervention territoriale de l’État et de politiques de la ville. Le budget de cette mission est en baisse pour la deuxième année consécutive, alors même que les fractures entre les différents territoires sont de plus en plus criantes et qu’une réforme de la dotation globale de fonctionnement se fait attendre depuis plusieurs mois. Les vrais laissés-pour-compte de la politique du Gouvernement sont les territoires ruraux où de nombreux services publics continuent de fermer, pour s’organiser uniquement autour des métropoles et des agglomérations.

Le démographe Hervé Le Bras a d’ailleurs montré, à travers la carte de la pauvreté, publiée par le Gouvernement en 2014, une désocialisation des petites villes rurales. Par manque de moyens, beaucoup d’entre elles deviennent des cités-dortoirs, marquées par la fermeture des commerces de centre-ville et des services publics, et la désertification médicale. Aujourd’hui, près d’une commune française sur trois fait partie d’une zone de revitalisation rurale, c’est-à-dire d’une zone regroupant des territoires ruraux qui présentent des difficultés économiques et sociales, notamment une faible densité démographique, un déclin de la population totale ou active, ou une forte proportion d’emplois agricoles. Ainsi, notre pays est tiraillé entre centres-villes prospères et banlieues défavorisées, zones urbaines en plein développement et zones rurales en voie de désertification, régions littorales plutôt dynamiques et régions enclavées en difficulté. Les populations qui s’installent dans ces territoires, souvent par manque de moyens financiers, ont l’impression d’être les oubliés de la République et en voie d’un déclassement encore plus important.

Enfin, s’agissant du tout numérique, de nombreuses communes de zones rurales rencontrent encore des difficultés en matière de couverture en téléphonie mobile et de réception internet haut débit. Le plan de résorption des zones blanches laissait de côté beaucoup trop de communes rurales, malgré une absence de couverture mobile. Or cette absence ou la mauvaise couverture en réseau mobile et internet entraînent une perte supplémentaire d’attractivité pour ces territoires déjà en grande difficulté. Ma question porte donc sur les aides que l’État apporte à ces territoires. Il faut reconnaître qu’il en existe déjà plusieurs, à l’efficacité plus ou moins visible ; cependant toutes les aides visant à créer de l’emploi n’auront que peu de résultats si ces zones ne deviennent pas attractives. Pour cela, elles doivent, entre autres, avoir accès à un réseau de téléphonie mobile et internet de bonne qualité. C’est pourquoi je vous demande, messieurs les ministres : quelle aide le Gouvernement compte-t-il apporter à ces communes dans ce domaine ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion