Intervention de Catherine Coutelle

Séance en hémicycle du 1er décembre 2016 à 15h00
Extension du délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle, rapporteure :

Par ailleurs, vous oubliez un chiffre que nous connaissons tous : 40 % des femmes qui pratiquent un avortement sont sous contraceptif. Cela signifie que la contraception a échoué chez ces femmes qui se trouvaient à un moment de leur vie où elles ne souhaitaient pas avoir d’enfant, pour une raison que nous n’avons pas à juger.

1 commentaire :

Le 05/12/2016 à 09:47, Laïc1 a dit :

Avatar par défaut

Cela signifie aussi que 60 % des femmes qui avortent ne sont pas sous contraceptif, c'est-à-dire qu'elles sont 1 - soit sous informées sur les moyens de contraception, 2 - soit qu'elles considèrent l'IVG comme un contraceptif normal, 3 - soit qu'elles ne sont pas opposées a priori à l'idée d'être enceinte.

Mettons qu'il y ait 210 000 IVG par an, cela donne, en femmes qui ne sont pas sous contraceptif et demandant l'IVG, 126 000 femmes. Si on répartit équitablement en trois parties selon celles que je viens d'indiquer ces femmes, cela donne 1 - 42 000 femmes qui voudraient ne pas avoir d'enfants, mais ne connaissant pas les contraceptifs (à notre époque cela paraît quand même assez invraisemblable), 2 - 42 000 femmes qui se servent de l'IVG comme d'un contraceptif habituel (on peut mettre dedans la pilule du lendemain, quoique certains ne voient pas en elle un IVG normal), et enfin, le chiffre qui nous intéresse, 42 000 femmes qui ne sont pas opposées a priori au fait d'être enceinte, d'avoir un enfant, mais qui pour des raisons x ou y, vont néanmoins renoncer à cette grossesse.

C'est ce groupe qui doit être étudié, et ces raisons x ou y qui ne sont pas assez analysées, et contre lesquelles l'action du gouvernement est inexistante. Toute femme enceinte demandant l'IVG doit pouvoir être informée de ses droits à la CAF, ou d'avoir une protection si elle est en situation de détresse. Mais comment savoir si elle est en situation de détresse si l'Etat nie la situation de détresse, et ne fait rien pour aider la femme en danger ? Ou si l'Etat banalise à ce point l'IVG qu'il ne prend même pas la peine d'informer la femme enceinte de ses droits à la CAF ?

Chaque vie humaine est importante, on peut penser que de nombreuses femmes ne recourraient pas à l'IVG si elles bénéficiaient d'une aide active de l’État, aide qui ne peut en aucun cas être considérée comme une entrave à l'IVG.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Inscription
ou
Connexion