Intervention de Romain Colas

Séance en hémicycle du 22 février 2017 à 15h00
Obligations comptables des partis politiques et des candidats — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRomain Colas :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, cher René Dosière, mes chers collègues, la crise de confiance entre les citoyens et leurs représentants politiques, crise dans laquelle nous sommes entrés depuis de trop longues années sans être parvenus véritablement à créer les conditions de la surmonter, met chacun des élus que nous sommes face à ses responsabilités.

Après d’autres, les affaires qui émaillent la campagne électorale, en occultant le débat sur les propositions des candidats, des candidates, et, plus globalement, sur la vision de l’avenir de notre pays dans les temps incertains que traversent notre continent et le monde, mettent à mal le fonctionnement de nos institutions et, plus largement, l’idée même de démocratie.

C’est pour combattre la vénalité de certains et abstraire la décision politique des influences financières qu’année après année, la France s’est dotée d’un cadre juridique charpenté en matière de financement de la vie politique. Il limite la course à la dépense dans la participation des candidats aux scrutins nationaux et locaux et donc la recherche de financements extralégaux. Il organise une aide publique, sans doute perfectible, au financement des partis et interdit tout soutien financier ou matériel des personnes morales. Il pose des obligations procédurales et déclaratives qui doivent permettre de veiller au respect par chacun de ces principes.

Or, précisément, en cette matière comme en d’autres, les principes ne valent que s’ils sont respectés, et la législation doit s’adapter à l’évolution des pratiques et à l’ingéniosité dans le contournement de la loi dont certains acteurs du débat politique national se sont fait les spécialistes.

Je veux en effet le dire à cette tribune, avec d’autant plus de force et de conviction que les Français s’apprêtent à élire le prochain chef de l’État et celles et ceux qui auront pour charge de légiférer, en matière d’éthique des pratiques politiques, de respect de l’exigence de transparence, de respect de la lettre et de l’esprit de la loi, il est un parti, un clan, une famille, qui n’a aucune légitimité à esquisser ne serait-ce que l’ébauche du commencement d’une leçon.

Le Front national et les micropartis qui gravitent dans son orbite, la famille Le Pen, dont un ancien conseiller, Lorrain de Saint Affrique disait que le fil rouge était l’argent, sont passés maîtres dans l’art de dissimuler, de tordre, de contourner et, vraisemblablement – il appartient à la justice de se prononcer –, de transgresser.

1 commentaire :

Le 25/02/2017 à 18:08, Laïc1 a dit :

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"Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, cher René Dosière, mes chers collègues, la crise de confiance entre les citoyens et leurs représentants politiques, crise dans laquelle nous sommes entrés depuis de trop longues années sans être parvenus véritablement à créer les conditions de la surmonter, met chacun des élus que nous sommes face à ses responsabilités."

Il faut cesser de se plaindre de la crise démocratique et de l'absence de confiance entre les élus et les citoyens quand on voit l'absence systématique de référendums, alors que ce problème a été maintes et maintes fois soulevé. Le pouvoir politique fait la sourde oreille aux solutions proposées pour résoudre la crise démocratique : comment voulez-vous dans ces conditions que les citoyens aient confiance dans les politiques ?

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