Intervention de Denys Robiliard

Réunion du 22 février 2017 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenys Robiliard :

Je ne veux pas manquer l'occasion offerte par cette dernière réunion pour exprimer le plaisir qui a été le mien de travailler au sein de cette commission. Je souhaite remercier le personnel du secrétariat de la Commission qui m'a assisté, particulièrement les administrateurs, sans qui nous ne serions pas grand-chose au moment de la rédaction de nos rapports. Leurs qualités rédactionnelles, leur puissance de travail et leurs liens avec les ministères sont précieux. C'est en effet ainsi que circulent les informations, même si l'on peut déplorer que l'Assemblée nationale – ou de façon plus générale le Parlement – ne soit pas dotée de moyens d'expertise qui lui soient propres, ce qui, à certains moments, la rend dépendante des ministères.

Je m'associe par ailleurs aux voeux de prompt rétablissement adressé à Gérard Cherpion, qui a souvent été un adversaire, mais toujours d'une extrême courtoisie et d'une grande précision, et qui restait parfois seul au banc dans l'hémicycle, ce qui est assez admirable. S'il nous regarde, je veux lui dire tout le plaisir que j'aurai à le retrouver, à condition que les électeurs veuillent me reconduire auprès de vous.

Je constate que M. Tian n'a pas pu s'empêcher de faire de la politique, je ne vais donc pas pouvoir m'en empêcher non plus.

Je rappelle ainsi que les comptes reviennent à l'équilibre, ce que démontre le PLFSS pour 2017, et ce résultat est certifié : pour revenir à l'équilibre, il faut résorber la dette, ce à quoi nous nous employons.

Par ailleurs, je me réjouis fortement que, contrairement à votre candidat à l'élection présidentielle, vous ne souhaitiez pas qu'il soit légiféré par ordonnances. J'ai compris du travail parlementaire qu'il supposait beaucoup d'écoute, beaucoup d'auditions, un travail qui n'est pas souvent public, et qui est infiniment précieux.

Il faut effectivement être attentif à l'identité de nos interlocuteurs, car il existe des lobbies, mais il est normal que ceux-ci fassent leur travail ; de fait, ce n'est pas parce que c'est un représentant d'intérêts qui parle que ce qu'il dit est faux. Des informations peuvent nous être communiquées sur des effets de la loi qu'en toute bonne foi nous n'aurions pas anticipés.

Ce travail d'écoute est donc très important, même s'il convient d'être attentif à ce que l'on nous dit et de ne pas nécessairement le prendre pour argent comptant.

Vous avez très bien parlé du travail parlementaire, madame la présidente, et de l'injustice que chacun d'entre nous peut éprouver lorsque la faute d'un seul retentit sur tous.

Il n'empêche, qu'outre le temps consacré aux travaux, la qualité du travail parlementaire est d'entendre tout le monde, ou, à tout le moins, de chercher à le faire, et que c'est infiniment précieux.

Chacun vous a félicité pour votre présidence que pour ma part je qualifierai de parfois volcanique, mais j'avoue l'avoir appréciée, car il est vrai qu'un certain brouhaha régnait parfois dans la Commission. Mais cela était peut-être la contrepartie de la richesse des échanges.

J'ai particulièrement apprécié le travail de notre collègue, Mme Louwagie, qui a rejoint la commission des finances. C'est une experte-comptable qui a toujours fait preuve d'une grande connaissance des sujets vus du côté des entreprises, et donc d'une conscience précise des effets de nos décisions. Cette expérience professionnelle est infiniment précieuse, d'autant plus que, comme j'ai pu le constater à l'occasion des débats sur la loi travail, Mme Louwagie était toujours d'une très grande exactitude, très soucieuse de l'adéquation de ses propos à la réalité, de son exactitude factuelle.

C'est la façon dont je conçois le travail parlementaire. Certes, nous avons des convictions divergentes, mais si nous pouvions simplement nous mettre d'accord sur la réalité des choses, nous pourrions parfois progresser plus facilement.

J'ai fait part de mon souhait de voir le Parlement disposer de capacités d'expertise lui permettant de discuter sur un pied d'égalité avec les ministères ; j'ai à plusieurs reprises constaté qu'il y existait une certaine écoute. Et, lorsqu'un sujet était bien maîtrisé, cette écoute portait sur les aspects politiques, mais aussi sur les aspects techniques. Et qu'à partir du moment où l'on disposait de la maîtrise du sujet, les amendements – peut-être trop nombreux – étaient parfois utiles pour faire avancer les dossiers, y compris de façon très profonde.

À cet égard, je prendrai l'exemple de la réforme prud'homale, pour laquelle je considère que les apports de l'Assemblée nationale ont permis de modifier de façon très sensible le projet de loi initial. Et cela n'a pas porté sur des considérations partisanes, mais sur la prise en compte de la réalité de la juridiction prud'homale. Je dois reconnaître qu'à cette occasion, les ministères ont fait preuve d'une réelle écoute ; ce qui est assez rassurant pour le travail parlementaire.

Voici ce que je voulais dire, madame la présidente, et je tiens encore à vous remercier pour ces cinq années.

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