Intervention de Philippe Folliot

Séance en hémicycle du 21 mai 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Livre blanc sur la défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Monsieur le ministre de la défense, il y a peu, avec une délégation pluraliste de la mission d'information parlementaire, nous étions au Mali et nous avons pu constater sur place le formidable travail accompli par nos hommes dans des conditions difficiles et face à des adversaires redoutables.

Hommage doit être rendu à nos soldats qui ont payé de leur vie cet engagement et à leurs frères d'armes pour avoir quasi éradiqué de dangereux mouvements terroristes faisant planer de lourdes menaces sur notre sécurité. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UDI, UMP et SRC.)

La question qui se pose est la suivante : demain, une telle intervention, avec de tels résultats, sera-t-elle possible ? Le Livre blanc de la défense, récemment publié, consacre l'abandon d'une telle ambition pour la France et sa défense. Une fois encore, on demande à nos armées de continuer à faire plus, mais avec moins.

Monsieur le ministre de la défense, nous sommes tous ici conscients des contraintes budgétaires très fortes. Elles pèsent déjà sur le budget des armées, qui, plus que tous les autres, ont fait des efforts drastiques d'économie ces dernières années.

Sa baisse programmée sur cinq ans et les 24 000 suppressions de postes supplémentaires, au-delà des 55 000 déjà effectuées, toucheront inéluctablement les unités opérationnelles, d'autant plus que de réels doutes subsistent sur les recettes exceptionnelles que vous comptez mobiliser pour équilibrer ces budgets.

La baisse des objectifs opérationnels et des niveaux de livraison de matériel auront de lourdes conséquences économiques et sociales, sans parler de la récente annonce de l'achat de deux drones américains, qui laisse nos industriels nationaux perplexes.

Ce Livre blanc marque l'affaiblissement de notre défense et témoigne donc de la vision d'une France étriquée, reléguée au rôle d'une puissance continentale et européenne. Les députés du groupe UDI considèrent que, sur ce sujet crucial, il est nécessaire de parvenir à un consensus national, comme nous l'avons fait sur le Mali.

Monsieur le ministre, quelle est la stratégie d'avenir du membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU qu'est la France, pour sa défense et celle de l'Europe ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI.)

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