Intervention de Daniel Goldberg

Séance en hémicycle du 23 mai 2013 à 21h30
Projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche — Article 18, amendement 175

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Goldberg :

Un grand nombre d'arguments ont été développés par le rapporteur et par Mme la ministre et, en vous écoutant, monsieur Hetzel, j'entendais en filigrane une critique de la situation léguée par Valérie Pécresse.

Vous parliez de bacheliers qui n'étaient pas préparés à entrer dans le système et à évoluer dans ses différentes filières. Vous avez évoqué la convergence du système d'enseignement supérieur, sur laquelle, dans des discussions de salon, tout le monde est d'accord, mais pour laquelle rien n'a été fait de manière concrète. C'est un système en jachère depuis cinq ans, auquel ce texte va apporter un début de réponse.

Si vous pensez sincèrement ce que vous avez écrit dans l'exposé sommaire de votre amendement, ce dont je n'ai pas de raison de douter, alors il faut faire quelque chose ; vous voyez bien qu'on ne peut pas rester dans une telle situation.

Il est communément admis que, dans certains départements d'IUT, des filières entières sont peuplées de bacheliers généraux qui n'ont qu'une seule envie, c'est de poursuivre des études longues par la suite ; certains d'entre eux sont même bloqués parce que les passerelles n'existent pas ou pas assez. Des bacheliers professionnels sont intégrés dans des filières universitaires pour lesquelles ils ne sont pas préparés et qui ne sont pas préparées à les accueillir, où ils sont dans le même bain que des bacheliers généraux.

Il faut s'attaquer vraiment au problème. C'est ce que j'avais demandé à Mme Pécresse en 2007 lors de la discussion de la loi LRU, ce qu'elle s'était refusée à faire. Elle avait voulu agir sur l'architecture du système, sur sa gouvernance, mais pas sur ce qui est peut-être le principal, c'est-à-dire la convergence des différentes formations supérieures, les classes préparatoires, les formations universitaires courtes et les formations universitaires longues.

Vous parliez tout à l'heure de filières d'excellence à l'université et c'est peut-être là que nous divergeons. Sans doute faut-il un certain nombre de filières particulières à l'université, mais notre but, en tout cas de ce côté de l'hémicycle, et rejoignez-nous si vous le partagez, c'est que l'université soit une filière d'excellence dans son ensemble, de nouveau reconnue, avec, pour les étudiants de nos licences, des moyens qui correspondent à ceux des autres filières de l'enseignement supérieur.

Ce qui est proposé me semble raisonnable. L'objectif est simplement que des bacheliers techniciens fréquentent des instituts universitaires de technologie. Voyez que, même du point de vue de la sémantique, nous devrions pouvoir nous rejoindre sur ce point.

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