Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 28 mai 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le chômage des jeunes

Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Monsieur le député, je vous remercie pour cette question, portant sur un sujet éminemment sérieux et posée sur un ton constructif.

Comme vous le savez, les ministres des finances et les ministres du travail français et allemand ont travaillé ce matin à l'élaboration d'un plan concret et rapide de soutien à l'emploi des jeunes dans l'Union européenne. Vous avez donné les chiffres en toute objectivité. Quand un quart – 24 %, pour être précis – des jeunes Européens de moins de 25 ans sont au chômage, comment voulez-vous qu'ils aient confiance, non seulement dans leur avenir, mais dans l'Europe elle-même ? Leur redonner la possibilité, soit de travailler, soit de bénéficier d'une formation – parfois d'une formation initiale –, d'un stage ou d'un apprentissage, est indispensable pour que nos économies se portent mieux et puissent repartir avec confiance.

C'est à cela que nous travaillons, en particulier au développement de l'apprentissage et, plus largement, de l'alternance – car l'apprentissage à la mode allemande n'est pas exactement de même nature que l'apprentissage à la mode française. En France, nous avons des lycées professionnels, qui n'existent pas en Allemagne. Il faudrait donc regarder le nombre total de jeunes formés soit en lycée professionnel, soit en apprentissage, pour prendre la vraie mesure de l'effort accompli dans ce domaine par la France. Déjà important, cet effort augmente encore : le nombre d'apprentis a connu une hausse de 1 % en 2012. Mais ce n'est pas suffisant : nous nous sommes fixé pour objectif un chiffre de 500 000 apprentis au cours des prochaines années, et mettons en place les dispositifs nécessaires pour cela.

Je vous proposerai, dans quelques mois, une réforme permettant de réaffecter à l'apprentissage le produit des taxes d'apprentissage : aujourd'hui, 60 % seulement de ces taxes vont à l'apprentissage, ce qui n'est pas normal. Monsieur le député, je suis persuadé que, dans les semaines et les mois qui viennent, nous pourrons nous retrouver pour une grande réforme en faveur de l'apprentissage.

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