Intervention de Rudy Salles

Séance en hémicycle du 28 mai 2013 à 15h00
Projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, monsieur le rapporteur, chers collègues, l'enseignement supérieur et la recherche ne sont pas des priorités. Elles sont bien plus que cela : elles forment, pour nous à l'UDI, le coeur même du modèle de société que nous voulons construire.

Quel est le véritable enjeu de ce texte ? Concentrer toutes nos réflexions et tous nos efforts sur l'intégration et l'insertion des jeunes.

Les universités s'attendaient à ce que l'on trouve les voies et moyens de limiter leurs difficultés financières. Derrière cette préoccupation budgétaire parfaitement légitime, la question fondamentale renvoyait au mode de sélection des étudiants, aux moyens effectifs de lutter contre les inégalités d'accès aux études supérieures, à la situation matérielle des étudiants, aux relations structurelles avec le monde économique – au-delà de dispositions déclaratoires et symboliques, essentiellement inopérantes – et avec les collectivités locales, en particulier les régions puisque vous avez refusé d'envisager le rôle des futures métropoles.

L'introduction d'un article 1 bis, qui stipule que l'État est le garant de l'égalité du service public de l'enseignement supérieur sur l'ensemble du territoire, n'y changera pas grand-chose.

Un mot d'abord sur la culture, c'est-à-dire sur notre langue, le français, et sa place dans notre enseignement supérieur. L'article 2 du projet de loi prévoit d'autoriser les enseignements en langue étrangère lorsqu'ils sont dispensés dans le cadre d'un accord avec une institution étrangère, afin d'attirer les étudiants étrangers, notamment des pays émergents. La préoccupation, chacun le comprendra, est d'ouvrir le plus largement possible notre université au monde. Cette disposition n'appelait sans doute pas les cris d'orfraie qu'elle a suscités ; mais elle nécessitait notre vigilance.

À bien des égards, notre pays – du moins ses gouvernants actuels – a tendance à se positionner comme un pays culturellement colonisé. Ainsi, alors même que la commission des affaires culturelles et de l'éducation a adopté, il y a quelques semaines, une résolution relative à l'exception culturelle, nous voilà résolus à promouvoir la langue et la culture françaises en parlant l'anglais. Admettez qu'il y a là quelque paradoxe, fait de fatalisme et de défaitisme !

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