Intervention de Serge Grouard

Séance en hémicycle du 29 mai 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Grouard :

Je voudrais doublement vous remercier, monsieur le ministre. D'abord, pour être resté avec nous dans l'hémicycle, ce qui est fort aimable et courtois de votre part. Je regrette que le Premier ministre ne soit plus parmi nous, car le sujet méritait qu'il reste. Je salue ensuite, l'esprit non polémique dans lequel vous intervenez. Je pense que vous pourriez, tant vous-même que Mme la présidente de la commission de la défense, donner quelques éléments de langage au président du groupe socialiste. Cela lui permettrait sans doute d'être plus au fait des questions de défense et de sécurité et d'éviter effectivement ces petites polémiques qui n'élèvent pas le débat.

Maintenant, ce qui est en jeu, au fond, dans ce Livre blanc, c'est ce que j'appelle le déclassement stratégique de la France. Pourquoi ? Parce que vous proposez une double réduction : réduction des effectifs de nos armées et réduction, en fait, du rythme d'acquisition des matériels, M. le Premier ministre l'a dit presque explicitement dans son discours introductif. Je dis qu'il s'agit d'un déclassement stratégique, parce que, effectivement, nos armées ont fait des efforts en la matière depuis vingt-cinq ans. On se souvient des fameux « dividendes de la paix » à la suite de l'implosion de l'Union soviétique. Tous les gouvernements – je dis bien tous – se sont inscrits dans cette logique, mais, aujourd'hui, on atteint une limite, en termes de fonctionnement, en termes de capacités, dès lors que l'on souhaite que la France reste en première division mondiale.

Mon propos n'est pas polémique. Je dis que vous prévoyez une réduction de 24 000 postes, qui sont en fait 34 000, et qui viennent s'ajouter, effectivement, à la réduction de 44 000 postes déjà réalisée ces dernières années, c'est-à-dire qu'au total nous aurons réduit les effectifs de nos armées d'environ 80 000 personnes en une dizaine d'années. Ce n'est pas supportable, ce n'est pas réaliste et, malheureusement, si ce choix est fait, si on le met en oeuvre, la France ne jouera plus en première division et, en tant que gaulliste, je ne peux pas l'accepter.

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