Intervention de Paul Giacobbi

Séance en hémicycle du 2 octobre 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Hausse de la criminalité en corse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Giacobbi :

Monsieur le Premier ministre, en accédant au pouvoir, votre gouvernement a trouvé une agglomération marseillaise et une Corse ravagées par la criminalité. Si, depuis le début de cette année, il y a eu, en effet, vingt meurtres dans les Bouches-du-Rhône, il y en a eu treize en Corse pour une population six fois moindre, c'est-à-dire quatre fois plus par habitant. Ces chiffres sont en partie imputables à une nouvelle phase sanglante dans la rivalité des bandes criminelles, mais cette criminalité finit aussi par affecter les citoyens ordinaires, soit par dommages collatéraux, soit parce qu'elle est devenue en Corse un moyen relativement ordinaire de régler les conflits.

Si nous ne doutons pas un instant de la volonté des pouvoirs publics d'agir face à cette situation et si les résultats obtenus sont loin d'être négligeables, y compris pour le taux d'élucidation des crimes, bien des choses doivent être réformées.

Aujourd'hui, les affaires criminelles concernant la Corse sont réparties entre trois juridictions, l'une à Paris, l'autre à Marseille, la troisième sur place. De ce fait, l'action publique manque d'unité d'expression. Les forces de police et de gendarmerie agissent concrètement sur le terrain, mais certaines rivalités de corps et de strates semblent affecter et altérer parfois leur efficience. Il existait, il y a quelques années, un préfet délégué à la police ou un préfet de police qui personnifiait en Corse l'unité des forces de l'ordre et contribuait à leur coordination effective. La suppression de ce poste a été une erreur. Il importe de la réparer.

Enfin, le Gouvernement doit s'exprimer sur la criminalité en Corse, et s'exprimer sur place, comme il l'a fait remarquablement à Marseille. Nous connaissons la capacité et la détermination des ministres de la justice et de l'intérieur. Ne serait-il pas opportun que l'un et l'autre viennent en Corse évaluer la situation, prendre les mesures qui s'imposent, assurer les services de police et de justice de leur soutien, et les citoyens de ce que l'appartenance à la République ne saurait être sur notre île un vain mot ? (Applaudissements sur les bancs du groupe RRDP.)

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