Intervention de Arnaud Richard

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Richard :

Mon collègue Francis Vercamer évoquera tout à l'heure le fond du texte. Je ne m'y attarderai pas. Dans le cadre de cette motion de renvoi en commission, c'est simplement la méthode dont j'aimerais parler parce que, au-delà des mots, des bonnes intentions et des incantations, c'est la méthode d'action qui signe la sincérité des actes et en détermine le résultat.

Je regrette de constater que ce texte, que vous présentez comme un acte de foi, est le produit d'une démarche si étrangère à la démocratie et à sa propre finalité. Vous passez d'une extrémité à l'autre.

Jusqu'à présent, vous avez tenté de nous expliquer que la précipitation était mauvaise conseillère, et vous avez même semblé inventer un concept extraordinairement nouveau : le dialogue social tranquille – un dialogue non précipité, naturellement. Vous avez lancé, sur à peu près tous les sujets qui intéressent l'avenir de notre pays et celui des Français, de grandes messes, aux voix bien ordonnées, mais un peu assourdies, aux solistes bien connus, mais sans talent d'improvisateur, dans une coulisse finalement assez confortable. Après trois mois au pouvoir, pas une fausse note, mais pas un bruit non plus, à vrai dire. Le Président de la République lui-même était, jusqu'à dimanche dernier, sur le point d'incarner une sorte de posture du lotus, un immobilisme bon enfant. Bref, votre démocratie sociale, un peu émolliente, semble avoir été le paravent d'une pièce de théâtre déjà écrite.

Mais, les vacances des uns étant le chômage des autres, une certaine impatience sociale, c'est peu de le dire, s'est fait sentir. D'un coup, il a fallu passer des palabres en chambre aux actes concrets.

Pourtant, on nous avait bien promis en juillet dernier que les emplois d'avenir n'étaient pas une urgence. Le 25 juillet dernier, monsieur le ministre du travail, vous nous déclariez en commission à propos des emplois d'avenir et du contrat de génération que ces deux nouveaux outils ne relevaient pas de l'urgence immédiate, que leur élaboration demandait du temps. Bien loin l'idée même d'une session parlementaire extraordinaire. C'est vrai que la précédente était emplie de tant de vide, comme l'on n'en a jamais connu au lendemain d'une alternance.

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