Intervention de Christophe Sirugue

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Sirugue :

Le groupe socialiste a pris toute sa place, et a examiné, dans un dialogue avec les ministres sans a priori, toutes les modalités possibles pour un tel dispositif. Que ce soit pour le choix du secteur : marchand ou non marchand ; le ciblage du public : à partir de 16 ans ou de 18 ans ; le ciblage géographique : les zones urbaines sensibles exclusivement, ou les zones de revitalisation rurale, les DOM-TOM ; la sélection des structures titulaires de l'aide ; la durée des contrats ; l'accompagnement des jeunes bénéficiaires ; l'obligation ou la faculté d'un tutorat ; la gouvernance… Comment peut-on dire que nous n'aurions pas eu le temps d'examiner toutes ces possibilités ? Bon nombre d'amendements ont d'ailleurs permis d'avancer sur ces éléments-là.

Toutes ces modalités ont été débattues et arrêtées de façon à nous proposer le dispositif le plus adapté possible. Les bassins d'emploi ne sont pas tous les mêmes, les structures qui embaucheront non plus. Surtout, chacun sait que l'expression « les jeunes » ne signifie pas grand-chose, même si nous l'utilisons par facilité de langage. Les jeunes n'ont parfois en commun que la jeunesse. Il y aurait peu de sens à proposer à un jeune sans aucune qualification la même solution qu'à un jeune à bac +5, vivant simplement dans un bassin de vie où le marché de l'emploi est extrêmement dégradé.

Les réponses sont adaptées non seulement aux situations de terrain, mais aussi – et surtout – aux situations humaines. L'emploi d'avenir est un dispositif adapté, capable de prendre la forme la plus adéquate pour l'employeur et l'employé, selon que l'un et l'autre aient, par exemple, la capacité et le besoin d'un tutorat. Il est aussi, dans sa formule « emploi d'avenir professeur », une chance pour retrouver une forme d'ascenseur social qui nous manque tant, pour revaloriser le métier d'enseignant, donner un sens à un parcours professionnel, et donner un sens à un avenir.

Si la plasticité de l'emploi d'avenir, grâce à la liberté contractuelle laissée aux acteurs, permettra de toucher différents publics, ne perdons pas de vue que la formule a été conçue avant tout pour sortir de l'exclusion professionnelle les personnes les plus éloignées de l'emploi : les jeunes peu ou pas qualifiés. Chacun s'accordera sur la légitimité de tendre la main en priorité à ceux dont les chances d'être embauchés sont les plus ténues. Cela ne signifie pas que nous ayons oublié les plus diplômés, dont on sait qu'ils traînent parfois des années de chômage malgré leurs compétences. Ils ne seront pas soutenus, mais nous savons d'ores et déjà que les contrats de génération et les dispositifs proposés par le Gouvernement viendront compléter une politique publique globale en direction des jeunes.

L'emploi d'avenir était une promesse de François Hollande, parmi d'autres mesures pour les jeunes et pour l'emploi. Nous avons l'occasion d'en poser la première pierre aujourd'hui.

Nous avons, bien sûr, entendu les remarques formulées par nos collègues de l'opposition. J'ai même cru comprendre qu'ils s'apprêtaient à voter contre ce projet de loi.

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