Intervention de François Sauvadet

Séance en hémicycle du 22 février 2013 à 15h15
Élection des conseillers départementaux des conseillers municipaux et des délégués communautaires et modification du calendrier électoral — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Sauvadet :

Je crains fort que la révolution que vous avez annoncée ne renforce le sentiment d'abandon, qui est déjà très fort. Vous devriez être très attentif à l'évolution du vote dans le monde rural et dans certaines banlieues. Il y a un vrai sentiment d'abandon, aujourd'hui, dans les territoires ruraux : leurs habitants ont le sentiment de ne plus être entendus, de ne plus être accompagnés. Par les restrictions que vous vous apprêtez à faire sur les budgets des collectivités locales, pour les concentrer sur certains quartiers, vous êtes en train d'abandonner les territoires ruraux, vous êtes en train d'abandonner un pan entier de la France, parce qu'il n'est pas la priorité du Gouvernement.

C'est extrêmement préoccupant, et je vous le répète : votre loi va tout simplement renforcer le sentiment d'abandon des territoires ruraux. Vous savez, nous ne cherchons pas à faire des polémiques et ne nous opposons pas par principe à ce que vous proposez. Tout ce qui, en temps de crise, peut permettre d'assurer l'avenir de notre pays et de tendre la main à ceux qui sont exclus va dans le bon sens. Mais vous ne pourrez pas, monsieur le ministre, malgré tous vos efforts, nous faire souscrire à une réforme qui aura pour effet d'exacerber le sentiment d'abandon des territoires ruraux. Vous pourrez habiller cette réforme comme vous le voudrez, mais les faits seront là : demain, les territoires ruraux seront moins représentés qu'aujourd'hui, alors qu'ils ont déjà le sentiment de ne plus être écoutés. Vous portez là une lourde responsabilité. Je ne vous attaque pas personnellement, monsieur le ministre, car j'ai du respect pour vous, mais voir le Gouvernement de la France abandonner ses territoires ruraux, c'est une mauvaise nouvelle dans les temps de crise que nous traversons.

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