Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 7 octobre 2013 à 16h00
Garantir l'avenir et la justice du système de retraites — Présentation

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé :

La retraite, c’est d’abord un rempart contre l’incertitude. C’est un droit inaliénable qui garantit à tous les retraités qu’ils ne seront pas victimes de la grande pauvreté. Elle doit permettre « d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence », pour reprendre la formule qui est désormais gravée dans notre Constitution.

La retraite est un droit universel qui a effacé de notre paysage national la figure autrefois banale du vieillard indigent. Elle protège et elle empêche de basculer dans la précarité.

La retraite, c’est aussi la promesse faite à chaque Français qu’après une vie de travail il y aura une vie libérée des contraintes du temps. C’est une garantie que la fin de la vie soit, non pas une période de vie sans activité, mais bien l’opportunité offerte à chacun de participer autrement à la construction de notre nation. Il n’y a plus de temps inutile dans la vie.

C’est la possibilité donnée à tous nos concitoyens d’exercer une autre forme de liberté, de suivre cette « ligne de vie et d’espoir », selon la très belle formule de Pierre Mauroy, qui permet d’inventer un nouvel âge, désormais pleinement vécu, plus souvent attendu que redouté, celui des loisirs, de la famille, de la transmission ou encore de l’engagement associatif.

La retraite, enfin, est évidemment un puissant facteur d’égalité. C’est grâce à notre système de retraites par répartition que le niveau de vie des plus âgés s’est rapproché de celui des actifs occupés. Aujourd’hui, nous n’avons plus besoin de choisir entre travailler jusqu’à la fin de nos jours et dépendre de nos enfants. Nous n’avons plus besoin d’être bien nés ou fortunés pour vivre nos dernières années dans la dignité. La retraite est et doit rester le patrimoine de ceux qui n’en ont pas, si nous voulons continuer de faire briller la flamme du pacte social et républicain, auquel nous sommes attachés.

Car tout cela, nous ne le dirons assez, nous le devons à notre système de retraites par répartition, voulu à la Libération par le Conseil national de la Résistance. La force – et même le génie – de ces fondateurs est certes d’avoir créé un modèle en phase avec la société d’après-guerre, mais aussi d’avoir forgé des valeurs universelles, inaltérables et immuables, que nous devons consolider et transformer afin de mieux les transmettre.

Alors que, face aux défis que nous rencontrons, s’élèvent des voix pour contester notre protection sociale, trop coûteuse aux yeux de certains,…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion