Intervention de Catherine Chabaud

Réunion du 8 octobre 2013 à 17h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Catherine Chabaud, rapporteure de l'avis du Conseil économique, social et environnemental, CESE intitulé « Quels moyens et quelle gouvernance pour une gestion durable des océans ? » :

Les acteurs de l'économie maritime sont très inquiets de voir la mer disparaître dans cette grande agence. Une représentation forte de ces derniers au conseil d'administration permettrait de faire comprendre le lien entre la terre et la mer. De plus, les conseils de gestion des aires marines protégées doivent être conservés : ce sont des instances de gouvernance de référence.

J'ai été étonnée de vous entendre dire qu'il n'y avait pas de représentants de la recherche maritime à Hyderabab, car notre pays dispose d'une véritable expertise. Dans la section sur l'éducation à l'environnement, nous recommandons que toutes les formations, y compris celle des ingénieurs, incluent le maritime et le développement durable.

Je peux vous dire que François Gabart et Bernard Stamm sont vraiment conscients des enjeux. Mais il est vrai qu'ils ne vivent pas toujours bien le fait de naviguer sur des bateaux en fibre de carbone. Bernard Stamm a mis son navire à disposition de la science : celui-ci comporte un système d'observation des océans, un capteur océanographique qu'il a mis au point avec l'IFREMER et Océanopolis à Brest. Il reste que les plus mobilisées sur ces sujets sont des navigatrices : Isabelle Autissier est ainsi présidente du WWF-France, et Ellen MacArthur a créé une fondation sur l'économie circulaire.

Le navire du futur est un navire propre, économe, intelligent et sûr. Les travaux portent sur la réduction des émissions de CO2, les énergies, la sécurité embarquée, les matériaux, notamment les biocomposites. Nous préconisons l'écoconception parce que la fin de vie des bateaux constitue un réel problème. Pour la plaisance, une filière de collecte et de déconstruction a démarré sur de petites unités. Mais si une filière devait véritablement se mettre en place, les professionnels préféreraient une démarche à l'échelon européen.

D'ailleurs, un grand nombre de préconisations devraient être portées par la France au niveau européen, que ce soit sur la pêche, le navire du futur, le démantèlement des navires, la recherche, ou la mutualisation des moyens. Étonnement, l'Allemagne, dont les frontières maritimes ne sont pas très importantes, se mobilise beaucoup plus.

Sur les parcs éoliens, je crois au développement des énergies marines et, plus largement, à une approche écosystémique et concertée. Nous avons un avenir économique en mer, mais il faut introduire la concertation et l'écoconception très en amont. Le projet de parc éolien prévu au large de Guérande n'aurait peut-être pas suscité une telle levée de boucliers si un cahier des charges avait prévu la concertation et l'écoconception. Dans ce domaine, il y a vraiment des solutions qui font appel à l'innovation, avec des emplois à la clé. D'ailleurs, les parcs éoliens en mer des Danois et des Anglais sont loin d'être exempts de reproches. Nous pourrions promouvoir une exemplarité française à la faveur des nouveaux appels à projet.

Les énergies marines sont un véritable enjeu pour l'outre-mer. Mais je pense que la France ne l'a pas suffisamment compris.

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