Intervention de Meyer Habib

Réunion du 22 octobre 2013 à 21h10
Commission élargie : action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Au nom du groupe UDI, je tiens à saluer l'action de nos diplomates et de nos agents qui oeuvrent dans des conditions parfois difficiles au rayonnement de notre pays. Député de la huitième circonscription des Français établis hors de France, j'ai eu le privilège de pouvoir apprécier leurs compétences, et je leur rends hommage.

Son exceptionnel réseau diplomatique et culturel permet à la France de faire entendre dans le monde sa voix si forte et si particulière. Il lui permet également de diffuser sa vision du respect des droits de l'homme, sa créativité, son humanisme et ses valeurs universelles auxquelles, à l'UDI, nous sommes si attachés.

Il faut donc encourager le développement de ce réseau de 163 ambassades, seize représentations permanentes et deux antennes diplomatiques, tout en en redéployant les moyens et les effectifs vers les pays émergents. Le groupe UDI salue donc l'action du Gouvernement en ce sens, tout en appelant à la plus grande vigilance afin que notre pays ne perde pas en influence auprès de ses partenaires traditionnels.

Nous découvrons non sans surprise que le Gouvernement a retranché 43 millions d'euros à la contribution totale de notre pays aux soixante-douze organisations internationales auxquelles nous contribuons ainsi qu'aux opérations de maintien de la paix. Il en va pourtant de la stature de la France dans le monde. Ce choix est-il judicieux, alors que, dans un monde de plus en plus dangereux et multipolaire, les organisations internationales devraient nécessairement être appelées à jouer un plus grand rôle ?

Nos valeurs universelles sont aussi portées par notre culture. L'AEFE, Campus France et l'Institut français jouent à ce titre un rôle essentiel. Le groupe UDI comprend que, en période de restrictions budgétaires, des efforts particuliers leur soient demandés. Mais il s'interroge sur la capacité qu'elles auront à rendre soutenable leur masse salariale et à développer de manière plus systématique des ressources propres. Leur donnerez-vous la liberté et la flexibilité nécessaires pour qu'elles fassent aussi bien avec moins ?

En matière de bourses, le groupe UDI s'interroge sur le nouveau mode de calcul des quotités attribuées aux familles dans le besoin, consécutif à la réforme du système d'attribution. Certaines familles, qui vivent déjà dans des conditions très difficiles, ont vu diminuer la somme qui leur est attribuée sans que le niveau de leurs revenus ait changé. Je reviens d'Italie, qui fait partie de ma circonscription : à Milan et à Rome, des mères m'ont dit qu'elles allaient être obligées de retirer leurs enfants du lycée français – j'ai d'ailleurs écrit à ce sujet à la ministre déléguée, Mme Conway-Mouret. Les familles monoparentales, les plus vulnérables, sont les plus touchées. Comment accepter qu'une famille française soit contrainte, par manque d'argent, de retirer ses enfants de l'école ?

Du haut de sa morale à géométrie variable, une partie de la majorité s'indigne de « l'affaire Leonarda », dans laquelle le droit a été respecté, même si elle soulève la question de la sanctuarisation des espaces scolaires. Dans le même temps, nul ne s'émeut qu'à l'étranger des enfants français doivent quitter l'école de la République, parce que leurs parents ne peuvent pas payer leur scolarité et que les bourses diminuent. Aucun enfant ne doit être exclu du système scolaire français à l'étranger par manque de moyens de sa famille.

Il est prévu, dans le programme 151, d'augmenter les effectifs de fonctionnaires affectés à la délivrance des visas de tourisme. Il faut en effet faciliter la venue des touristes en France, mais la solution proposée est archaïque. Il aurait fallu se fixer pour objectif de délivrer plus de visas, plus rapidement, à effectifs constants. Certains pays y parviennent en recourant de façon massive et intelligente à internet. Pourquoi la France ne le pourrait-elle pas ?

Un dernier mot sur la réforme de la représentation des Français de l'étranger : le groupe UDI considère qu'elle n'a fait que multiplier les élus sans leur donner ni compétences ni moyens supplémentaires, et qu'il s'agit avant tout d'un tripatouillage électoral. De surcroît, il est pour le moins curieux de faire présider les conseils consulaires formés d'élus du peuple par des fonctionnaires, ceux-ci fussent-ils consuls. Voilà 4 millions d'euros bien mal dépensés !

Pour toutes ces raisons, le groupe UDI votera contre les crédits de la mission « Action extérieure de l'État ».

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