Intervention de Gabriel Serville

Réunion du 24 octobre 2013 à 15h00
Commission élargie : recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Depuis dix ans, la dégradation continue des budgets de l'enseignement supérieur et de la recherche a conduit la France à se laisser distancer sur le plan international. Élu dans une région où le taux de chômage dépasse les 25 % de la population active – jusqu'à 50 % chez les moins de vingt-cinq ans –, je ne connais que trop bien les conséquences d'une telle dégradation sur l'appareil productif et le marché du travail.

Voilà pourquoi je me réjouis de prime abord de l'augmentation de 0,5 % du budget de la recherche et de l'enseignement supérieur inscrite dans le projet de loi de finances pour 2014. Elle démontre que le président socialiste, particulièrement plébiscité par les Guyanais, a fait de la réussite de nos étudiants une priorité. Toutefois, le contexte tendu qui règne actuellement au sein de l'université des Antilles et de la Guyane, conséquence du déficit chronique de moyens dont souffre le pôle universitaire guyanais, me pousse à observer un état d'extrême urgence et d'extrême vigilance.

Si hausse il y a, sa faiblesse relative la rend vulnérable aux effets non seulement de l'inflation mais également des finances particulièrement dégradées de nos universités. La baisse de 75 millions, en 2013, des budgets de fonctionnement des établissements universitaires a d'ailleurs largement contribué à cet état de fait. S'y ajoutent les difficultés rencontrées lors du passage aux responsabilités et compétences élargies ainsi que celles qui sont liées à la non-prise en compte du glissement vieillesse-technicité. Enfin, je rappelle que l'annonce d'une augmentation en 2013 de 2,2 % du budget de la recherche et de l'enseignement supérieur s'est traduite dans les faits par une ponction de 4,5 % sur le budget de fonctionnement des universités, au titre de l'effort exceptionnel pour le redressement de la nation.

Sur les 37 000 Guyanais en âge de poursuivre des études, seuls 2 720 ont fait leur rentrée. De plus, l'ensemble de la population guyanaise est descendu récemment dans les rues et s'y trouve encore pour crier son mécontentement devant les conditions plus que déplorables de la vie étudiante locale. Je ne puis donc pas ne pas rappeler la nécessité de mettre en place un plan d'urgence de refinancement des universités. Cette mesure pourrait se traduire par la réaffectation des fonds du crédit impôt recherche dont l'efficacité est discutée.

Voilà pourquoi je vous demande, madame la ministre, de nous confirmer que l'intégrité du budget Recherche et enseignement supérieur que nous nous apprêtons à voter sera préservée et que les engagements du gouvernement envers les étudiants seront tenus. Il en va du devenir de nos jeunes comme de l'avenir de la France.

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