Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 22 octobre 2013 à 17h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

Je remercie en premier lieu le président Brottes d'avoir organisé cette audition, qui avait été réclamée à de nombreuses reprises et avec insistance par le groupe UMP. Le ministre vient nous vanter ses résultats mais il ne faudrait pas oublier le travail qui a été fait par la majorité précédente en vue de sanctuariser la PAC. Je pense évidemment à Jacques Chirac, à Bruno Le Maire ou à Michel Barnier. Je n'oublie pas non plus le poids déterminant de Nicolas Sarkozy dans la nomination de Dacian Ciolos en tant que commissaire européen. Dans le domaine agricole, la France a défendu des positions constantes qu'il faut savoir reconnaître et sur lesquelles vous avez pu prendre appui. Ce faisant, je m'interroge sur les décisions que vous venez de prendre.

S'agissant de l'aménagement du territoire et le revenu agricole, comme me le disent les agriculteurs du Pas-de-Calais, ce sont les aides qui font leurs revenus et par conséquent, ce que vous mettez en place entraînera une baisse de leurs revenus. Vous allez ainsi déstabiliser des exploitations de taille moyenne, ce qui sort du schéma souvent caricatural du rééquilibrage entre « grands » et « petits ». Que répondez-vous à ces agriculteurs que vous allez déstabiliser et qui risquent d'abandonner la production laitière en raison de la mise en oeuvre de votre politique ?

Par ailleurs, nous n'avons quasiment pas encore évoqué le sujet mais votre réforme aura forcément un impact sur la compétitivité de l'agriculture française. Je pense à des secteurs très exposés à la concurrence, dans lesquels les aides vont diminuer. Même si ce n'est pas directement le sujet de notre rencontre, je ne peux pas ne pas évoquer la question de l'écotaxe poids lourds, la diminution annoncée du budget de l'Etat ou encore la multiplication des impôts et des taxes qui pénalise aujourd'hui, entre autres, les agriculteurs. Tout ceci pèse forcément sur notre compétitivité.

Un dernier point concernant les MAE, nous savons, sur le terrain, que tout cela est concrètement très compliqué à mettre en oeuvre. Je voudrais attirer votre attention sur la nécessité, dans le cadre du deuxième pilier, d'un véritable travail de simplification afin de faire en sorte que ce qui sera décidé « en haut » soit effectivement appliqué « en bas ».

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