Intervention de Sandrine Doucet

Séance en hémicycle du 5 novembre 2013 à 21h30
Loi de finances pour 2014 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Doucet :

Madame la ministre, lorsque l’actuelle majorité s’est emparée de la question de la recherche, elle n’a pu que constater un recul de la place du pays dans les coopérations et les travaux internationaux. Sur le plan européen, alors que la France est le deuxième contributeur des programmes-cadres, la participation des chercheurs français est passée de 18 à 11 %. Entre 2002 et 2012, la France est passée, au sein de l’OCDE, du quatrième ou quinzième rang en intensité de recherche. Le recul est le même s’agissant des travaux sur les cellules-souches.

Le pays a ainsi reculé de la cinquième à la dix-septième place mondiale. Dans le même temps, la destruction du tissu industriel – 750 000 emplois perdus en dix ans – a laissé vacant tout un potentiel de transferts et d’innovations. En effet, comme s’adosser à un secteur productif qui ne représente que 11,5 % du PIB, alors qu’il est de 22 % en Allemagne, et que la part du PIB consacrée à la recherche connaît le même recul : il est de 2,2 % contre 2,9 % en Allemagne ? Nous sommes donc très loin de l’objectif européen de 3 % pour 2020.

Or, parallèlement, les pays émergents affichent leur capacité à créer et à innover, renforçant ainsi le paysage de la recherche en termes de concurrence et de coopération. Ces défis ont été négligés pour réduire la recherche à une libre concurrence monopolisant l’énergie des acteurs de ce secteur. Ce budget, lequel affiche la stabilité, complété par la deuxième phase du plan d’investissement d’avenir laisse, notons-le, toute leur place aux sciences humaines, premier secteur budgétaire de la recherche universitaire.

Le PIA 2, d’un montant de 12 milliards sur les dix prochaines années, réserve une très large place – 5,3 milliards – aux universités et à la recherche partenariale. Madame la ministre, dans ce paysage amplifié de la recherche, en quoi ce budget, qui concrétise la loi du mois de juillet 2013, permet-il à notre recherche de réintégrer la compétition européenne et mondiale ?

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