Intervention de Stéphane le Foll

Réunion du 6 novembre 2013 à 21h35
Commission élargie : agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales

Stéphane le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt :

Le méthane contenu dans la matière organique et la biomasse – dont l'impact en termes d'effet de serre est quatorze fois plus fort que celui du CO2 – est aujourd'hui perdu. La méthanisation permet de le transformer en énergie renouvelable. Le plan EMAA part du principe que les productions de carbone nécessaires doivent se faire dans le cadre des rotations de cultures, des couvertures de sol et des cultures intercalaires – et non en cultivant du maïs pour faire du méthane, comme en Allemagne. Dans ce pays, d'ailleurs, c'est sous la grande coalition qu'a été lancé le projet de méthanisation dont les Verts ont été les principaux promoteurs.

Monsieur Rodet, la génétique représente indéniablement un sujet important, et on continue à suivre ce dossier dans le cadre du CASDAR. La France dispose du troupeau allaitant le plus important d'Europe – 46 % des vaches allaitantes de l'Union sont françaises – et d'une vingtaine de races reconnues comme les meilleures ; la Russie, au contraire – il y a quelques jours, j'étais à Moscou avec le Premier ministre –, n'a aujourd'hui aucune production dans ce domaine, le kilogramme de viande y coûtant, dans un restaurant, 200 euros. Ce pays demande donc à la France de lui fournir 500 000 vaches pour développer une filière de production locale ; le Canada veut également participer au projet. Les 500 vaches que le président de la région Limousin avait amenées dans son avion sont d'ores et déjà en Russie – et, comme chacun le sait, la limousine s'adapte partout ! Cet exemple montre que nous devons nous organiser pour développer les filières à l'export, et la génétique doit nous aider à le faire.

Le Président de la République a en effet annoncé la création d'un Fonds de modernisation des bâtiments d'élevage, doté de 200 millions d'euros. Nous négocions actuellement avec les organisations professionnelles, au niveau de la direction générale des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires (DGPAAT), la possibilité de transférer une partie des moyens du premier au deuxième pilier de la PAC afin de le financer. S'il en était ainsi, ce fonds pourrait alors profiter à l'ensemble des productions, y compris les filières porcine et volaille qui aujourd'hui restent exclues des aides directes liées à la PAC. La modernisation de bâtiments fera économiser 8 à 15 % d'énergie – ce qui permettra d'en importer moins – et 7 à 8 % de protéines végétales par kilogramme de cochon produit – conséquence d'une isolation et d'une aération adéquates. On y a donc tout intérêt, tant du point de vue de la compétitivité que de celui de l'environnement. Enfin, la modernisation des bâtiments d'élevage améliorerait les conditions de travail des agriculteurs et le bien-être des animaux.

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