Intervention de Dominique Baert

Réunion du 6 novembre 2013 à 16:
Commission élargie : Économie, accords monétaires internationaux, prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Baert, président :

Je plaide pour que le commerce extérieur devienne une priorité budgétaire, afin de renforcer le déploiement de notre réseau d'appui dans les pays émergents. Même si ceux-ci pèsent encore bien peu dans notre commerce extérieur, toujours centré sur l'Europe à plus de 60 %, ces pays représentent les deux tiers du potentiel mondial de croissance économique pour les cinq prochaines années. Il serait en conséquence opportun de renforcer notre présence dans les nouveaux pays émergents.

La mission que j'ai effectuée en Suède m'a permis de constater l'investissement massif des Suédois, depuis deux décennies, dans la valorisation de l'image internationale de leur pays. Cette politique de « marque » nationale est au coeur de l'action extérieure du pays. Certes, la marque France est sur les rails, mais ce type de politique exige des moyens importants. En Suède, l'Institut suédois y consacre une dizaine de millions d'euros par an. Quand une des personnes que j'ai auditionnées me fait savoir que Bercy n'a pas les moyens de protéger une marque ou un nom de domaine dans le monde entier, on ne peut que s'inquiéter. Consacrerons-nous tous les moyens nécessaires à la promotion de la marque France ? Le site internet valorisant l'image de la Suède est traduit en anglais, français, allemand, espagnol, russe, chinois et arabe : sommes-nous en mesure d'en faire autant ?

Le projet « France International » lancé cet été comprend la réalisation d'un portail internet unique pour l'export, qui proposera toute la palette des prestations et des financements et donnera accès à un annuaire des partenaires de l'export. Comment ce projet s'articulera-t-il avec la démarche de la « Marque France », qui devra aussi déboucher sur la réalisation d'un outil internet très performant si l'on veut obtenir des résultats ?

Notre politique du commerce extérieur doit également prendre en compte le commerce en ligne. La mise en ligne du catalogue d'une entreprise suscite des commandes venant de l'étranger, donc de l'export. Ne devrions-nous pas inciter les entreprises françaises à vendre en ligne, d'autant que le nombre de celles qui le font est inférieur à la moyenne européenne : 14 % seulement des entreprises françaises vendaient en ligne en 2012, contre 21 % des britanniques et 24 % des allemandes.

Est-il normal, enfin, que les chambres de commerce et d'industrie ne relèvent pas de votre tutelle, alors qu'elles jouent un rôle essentiel d'appui à l'export et que l'insuffisance de pilotage dans ce domaine est souvent relevée ? Ne pensez-vous pas qu'il faudrait engager une réflexion sur cet aspect institutionnel ?

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