Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 4 décembre 2013 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet :

Je tiens bien sûr à féliciter les rapporteurs, d'autant plus qu'ils n'ont pas utilisé la langue de bois comme nous sommes trop souvent contraints de le faire lorsque nous évoquons la Chine. Je souhaiterais formuler quelques observations sur l'export. Nous devons effectivement comprendre que l'on ne peut pas envoyer toutes nos PME en Chine car c'est un marché difficile. Il faut préalablement effectuer des études de marché et de la prospective, ce qui sera toujours moins coûteux pour une entreprise que de manquer son entrée sur le marché chinois. En outre, pour gagner de l'argent en Chine, il faut commencer par en perdre ; c'est une forme d'investissement. Une fois sélectionnées les entreprises qui peuvent pénétrer le marché chinois, elles doivent y être accompagnées. Nous devons donc coordonner notre action et agir avec cohérence, en amont et pour l'accompagnement. Je précise que cet accompagnement devrait être fait par des gens du cru, par des équipes surtout chinoises.

Le raisonnement doit être poussé à son terme concernant notre dispositif. Pour être cohérent nous devons envisager le regroupement d'Ubifrance, Sopexa, la chambre de commerce internationale et, pour que le tourisme soit partie intégrante de notre action, Atout France, car le tourisme c'est de l'export et les devises chinoises pourraient bien en effet rééquilibrer notre balance commerciale. Je suis en revanche fortement opposé au projet de Bercy qui vise à marier Ubifrance avec l'AFII.

Concernant les régions, elles sont indispensables pour le travail en amont, mais beaucoup d'inégalités persistent entre elles en matière d'export. Nombreuses sont celles qui ne savent même pas quelles sont leurs compétences. Il ne faudrait pas non plus qu'elles deviennent des obstacles à l'exportation et la cohérence de l'action publique. Il nous faut donc oeuvrer dans le sens d'une meilleure coordination. Michel Destot insistait sur les conséquences de l'urbanisation. C'est en effet le problème auquel sont confrontés tous les pays émergents, qui risquent d'avoir des villes dans lesquelles il deviendra impossible de travailler, de vivre, de respirer. En la matière, la France dispose d'une expertise reconnue et de savoir-faire que nous devons exporter. La ville durable est un formidable marché potentiel et c'est à l'État d'être en charge de la promotion de notre expertise, pas aux régions. Enfin, les coopérations décentralisées sont effectivement très utiles avec la Chine, et tel n'est pas le cas partout. Elles n'ont cependant de sens que si les actions sont coordonnées et il faudrait mettre en place des structures assurant cette coordination.

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