Intervention de Patrice Carvalho

Séance en hémicycle du 22 janvier 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Conséquences économiques d'un passage au paracétamol en générique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

Monsieur le président, ma question s’adresse à madame la ministre des affaires sociales et de la santé. Le 12 décembre dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament, l’ANSM, a annoncé son intention d’inscrire le paracétamol au tableau des génériques.

Il n’est pas question de mettre en cause la politique en faveur des génériques, dès lors qu’elle permet l’accès des patients à des médicaments moins chers pour eux-mêmes et pour la Sécurité sociale. Mais, en l’occurrence, en ce qui concerne le paracétamol, un remède de consommation courante, l’effet sur les prix sera presque nul dans l’immédiat, et nul à terme. En revanche, la facture sociale, économique et industrielle risque d’être lourde.

Trois produits sur les vingt existants dominent le marché : le doliprane, fabriqué par Sanofi, le dafalgan et l’efferalgan, fabriqués par BMS UPSA. Ces trois produits ont un avantage : ils sont made in France.

Pour le groupe Sanofi, le doliprane représente 580 emplois, 100 % de la production de l’usine de Lisieux, 11 % de celle de Compiègne, 70 % de l’activité du centre de distribution d’Amilly. Au sein de BMS UPSA, qui emploie 1 400 salariés à Agen, 550 postes de travail concernent la fabrication du dafalgan et l’efferalgan.

En résumé, plus de 1 000 emplois directs sont potentiellement menacés si, demain, les pharmaciens substituent aux prescriptions médicales de ces trois médicaments, des produits génériques fabriqués à l’étranger et donc importés.

Ces trois médicaments coûtent 1,95 euro la boîte, contre 1,90 euro pour les génériques à venir. Le comité économique des produits de santé a obtenu que Sanofi et BMS UPSA s’alignent, le 1er janvier 2015, sur le prix de 1,90 euro. Il n’y a donc rien à gagner et tout à perdre. La décision vous appartient, madame la ministre : qu’allez-vous faire ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion