Intervention de Gérard Charasse

Séance en hémicycle du 15 avril 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Réaménagement de l'ancien site minier de saint-priest-la-prugne dans le département de la loire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Charasse :

Monsieur le secrétaire d’État, ma question s’adresse à Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, que je souhaite alerter sur le projet de réaménagement de l’ancien site minier et industriel des Bois-noirs-du-Limouzat dans la commune de Saint-Priest-la-Prugne dans la Loire. L’entreprise AREVA a déposé un projet de réaménagement de ce site minier de dix-huit hectares dont l’objet officiel est le rétablissement de la zone dans son état naturel. Il consiste pour l’essentiel à vidanger la lame d’eau qui sécurise 1,3 million de tonnes de stériles miniers d’uranium et de produits chimiques, déchets de l’exploitation de la mine, qui a compté jusqu’à 400 employés et qui a été l’une des premières sources de minerai d’uranium en France.

Le projet inquiète à juste titre les populations locales et leurs représentants, dont votre serviteur. En effet, le retour à l’état naturel est impossible. L’actuelle digue est dans un état satisfaisant et tous les acteurs, y compris AREVA, s’accordent à reconnaître que la lame d’eau constitue la meilleure protection possible des populations et de l’environnement contre les stériles. Afin de sensibiliser l’opinion publique, le maire de Lavoine, dans l’Allier, est venu à pied à l’Assemblée nationale depuis sa commune, voisine du site. Je l’ai reçu, comme tous les groupes parlementaires à l’Assemblée et au Sénat. Aucun élu ne peut rester insensible à l’inquiétude de ce maire, suscitée par un projet impliquant la mise à jour d’un volume considérable de stériles dont le niveau de volatilité et de radioactivité est sans doute important et par le rétablissement de la rivière Besbre dans son cours naturel, susceptible de provoquer la contamination de terrains et des ruissellements dont on connaît mal le niveau de pollution.

Nous sommes donc confrontés à une question d’environnement, certes, mais aussi de santé publique. L’opacité de l’information transmise par AREVA à ce jour constitue une autre source légitime d’inquiétude. Je demande donc que soit suspendu le projet en cours afin de fournir une véritable information à partir de laquelle sera évaluée l’opportunité du réaménagement et, le cas échéant, sera élaboré le projet en concertation étroite avec la population et ses représentants, tout en gardant à l’esprit l’impérieuse nécessité de respecter la santé des populations de ce bassin, déjà durement touchées.

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