Intervention de Jean-Marc Germain

Séance en hémicycle du 12 février 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Aide aux personnes réfugiées au kurdistan irakien

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Germain :

Avant d’en venir à ma question, monsieur le secrétaire chargé des relations avec le Parlement, je voudrais me réjouir qu’un accord soit intervenu à Minsk il y a quelques minutes. C’est une étape importante vers la paix en Ukraine, et je salue l’action de la diplomatie française et du Président de la République en la matière.

J’appelle aujourd’hui votre attention sur la situation au Kurdistan irakien. Sur ma réserve parlementaire, je soutiens l’initiative d’une ONG médicale franco-kurde en finançant l’achat, l’équipement et l’acheminement d’un dispensaire mobile. Je me suis rendu sur place du 13 au 16 janvier, dans les régions d’Erbil et de Duhok.

Sur le plan militaire, la situation semble stabilisée. Après que la capitale, Erbil, a été directement menacée, les peshmergas ont quasiment repris le contrôle de l’ensemble des territoires abritant des populations majoritairement kurdes, Kirkouk, la rive droite du Tigre et les alentours de mont Sinjar.

Mes interlocuteurs ont souligné le rôle décisif joué par la France, avec la venue du Président de la République à Erbil en septembre dernier, l’intervention de nos forces aériennes et la fourniture d’armements et de munitions. Je tiens néanmoins à appeler votre attention sur la fragilité de la situation. J’ai pu constater en allant sur la ligne de front à proximité de Mossoul le manque d’équipement des peshmergas, en gilets pare-balles ou casques mais aussi en matériel lourd, pour défendre une ligne de front qui s’étend sur 1 400 kilomètres.

Sur le plan humanitaire, la région a été confrontée à un afflux considérable de réfugiés, en provenance de Syrie d’abord puis, à partir de juin 2014, avec la chute de Mossoul, en provenance d’Irak. Ce sont majoritairement des chrétiens et des yézidis persécutés par l’organisation terroriste Daech. Ils sont au total entre 1 et 2 millions de personnes pour une région qui en compte 5, et 800 000 dans le seul gouvernorat de Dohuk pour une population de 1 million d’habitants. J’ai pu constater le bon accueil qui leur a été réservé par les Kurdes mais aussi l’extrême difficulté des autorités locales pour faire face à l’immensité des besoins.

L’aide internationale est certes importante, mais insuffisante. Un grand nombre d’ONG sont présentes, et je salue leur courage, mais l’ensemble manque de coordination.

J’ai pu mesurer dans les nombreux camps visités combien la situation des réfugiés restait précaire. Beaucoup n’ont pas trouvé place dans des camps et sont réfugiés dans des immeubles en construction ou des terrains vagues insalubres. La nécessité d’organiser la vie, et pas simplement la survie, dans ces camps, dont certains dépassent les 60 000 personnes, devient un impératif. Je pense particulièrement à l’accès aux soins – le manque de médicaments est criant – et à la scolarisation des enfants.

Monsieur le secrétaire d’État, au-delà des gros efforts déjà déployés, quelles initiatives la France entend-elle prendre pour venir en aide au Kurdistan irakien ?

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