Intervention de Christiane Taubira

Séance en hémicycle du 24 mars 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Respect des lois de 1881 et de 1905

Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la justice :

La loi sur la presse a été prévue pour protéger la liberté d’expression et la liberté d’opinion, parce qu’elles sont les conditions mêmes d’exercice de toutes les autres libertés. Elle prévoit d’ailleurs des limitations à ces libertés d’expression et d’opinion, lesquelles sont elles-mêmes strictement encadrées, notamment par une procédure spécifique. Le Président de la République a déclaré que la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et toutes les discriminations constituait une grande cause nationale pour cette année 2015. En conséquence, il importe de nous assurer que nous en sommes en mesure de combattre tous les actes ou tous les propos racistes, antisémites et discriminatoires.

Pour cela, nous avons considéré qu’il fallait regarder de près les conditions dans lesquelles les sanctions pénales étaient assurées contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations. Vous avez raison de dire que cette loi protège les journalistes, parce qu’ils sont professionnels, qu’ils sont responsables et qu’ils respectent des règles déontologiques. Il n’en demeure pas moins que nous sommes confrontés aujourd’hui à un contentieux de masse, car nombreux sont ceux en capacité de se livrer au racisme, à l’antisémitisme et aux discriminations. Nous travaillons en concertation avec les médias, les associations et les professionnels d’internet pour trouver la voie, certes étroite, qui sera la bonne.

1 commentaire :

Le 26/03/2015 à 09:53, laïc a dit :

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"En conséquence, il importe de nous assurer que nous en sommes en mesure de combattre tous les actes ou tous les propos racistes, antisémites et discriminatoires"

Quelqu'un qui appellerait aux menus séparés sur des bases confessionnelles dans les cantines scolaires laïques, donc en prenant en compte le choix religieux des parents ou des élèves, ne pourrait-il pas être poursuivi pour propos disciminatoires ? Car quoi de plus discriminant que d'établir des menus sur la confession réelle ou supposée des élèves, alors que l'Etat laïc a pour mission d'assurer l'égalité des enfants devant l'Etat, sans distinction de religion ? Quoi de plus discriminant que de chercher à connaître la pratique religieuse de l'enfant, de chercher ainsi à nier sa liberté de conscience, en l'obligeant à se déterminer religieusement sous la pression et directement par un Etat qui doit tout faire au contraire pour ne pas prendre en compte les différences religieuses ?

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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