Intervention de Axelle Lemaire

Séance en hémicycle du 16 juin 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Critères d'attribution des financements de la banque publique d'investissement

Axelle Lemaire, secrétaire d’état chargée du numérique :

Monsieur le député, l’un des objectifs attribués à Bpifrance, la banque publique d’investissement que nous avons créée, est, vous avez raison de le souligner, de combler les failles de marché en matière de financement de l’économie.

De ce point de vue, le bilan des activités de la BPI en 2014 est éloquent. Ainsi, elle a préfinancé le CICE pour plus de 17 000 entreprises, et cela alors que les banques privées refusent de réaliser un tel préfinancement. Autre chiffre : 1,7 milliard d’euros de prêts de développement a été octroyé pour financer les investissements immatériels. Ces prêts se caractérisent par le fait qu’il n’y a pas de garantie demandée. Il s’agit également d’un besoin réel des entreprises qui, là non plus, n’est pas satisfait par les établissements bancaires traditionnels. Enfin, je citerai l’exemple du financement de l’innovation : plus de 1 milliard d’euros a été mobilisé, ce qui a permis d’accompagner plus de 4 600 entreprises. Or, vous le savez, les start-up, ces entreprises très innovantes et en forte croissance sur le territoire français, ne sont que très marginalement accompagnées par les banques privées.

Il est donc erroné de laisser entendre que Bpifrance se comporterait comme une banque ordinaire : ce n’est pas le cas. Il s’agit d’une banque publique qui joue son rôle visant à combler les déficits du secteur du financement privé.

S’agissant spécifiquement des entreprises en difficulté, la BPI intervient notamment en garantie des banques privées pour permettre l’octroi de financements à court terme. En 2014, par exemple, 5 000 TPE fragiles ont bénéficié d’un soutien en trésorerie grâce à l’intervention en garantie de la BPI. Il s’agit là d’une étape cruciale pour la survie de ces petites structures.

Toutefois, dire que la Banque publique d’investissement intervient pour combler des failles de marché ne veut pas dire qu’elle peut et doit financer toutes les entreprises qui ne trouvent pas un financement auprès du système bancaire, comme les entreprises en difficulté par exemple. C’est un segment dans lequel notre pays a encore un manque important de financements en fonds propres permettant d’aider ces entreprises à passer des périodes et des caps difficiles ou à se restructurer.

Il faut certainement que nous favorisions le développement de structures telles que le fonds régional d’investissement Rhône-Alpes ou encore le fonds Opportunités régions, dans lesquels la Banque publique a investi. Ces nouveaux modèles de financement doivent poursuivre leur développement afin d’être au plus près des besoins des entreprises, en particulier de celles qui sont en difficulté. Nous travaillons actuellement avec la BPI pour généraliser de telles initiatives afin d’aider à combler le manque de financement sur ce segment des entreprises en difficulté.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion