Intervention de Stéphane Demilly

Séance en hémicycle du 16 juin 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation de l'établissement pour mineurs de quiévrechain

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Demilly :

La question de Laurent Degallaix s’adresse à Mme la garde des sceaux, ministre de la justice et concerne la situation, particulièrement grave, de l’établissement pour mineurs de Quiévrechain. Après avoir alerté à plusieurs reprises Mme la garde des sceaux sur les nombreuses difficultés auxquelles les agents pénitenciers doivent faire face, mon collègue souhaite qu’une réponse leur soit enfin apportée.

Le nombre de détenus au sein de cet établissement a fortement augmenté à la suite de la fermeture du quartier pour mineurs de la prison voisine de Sequedin, à côté de Lille. Du fait de cette nouvelle affluence, les conditions de détention se sont dégradées mais les effectifs n’ont pas été renforcés et les moyens de sécurité dont disposent les agents n’ont été ni modernisés ni adaptés.

M. Degallaix est allé à la rencontre des gardiens de prison de l’EPM de Quiévrechain et a ainsi pu mesurer toutes les difficultés auxquelles ils doivent faire face. Les systèmes de communication interne sont obsolètes et il est devenu difficile de donner l’alerte en cas d’agression ou d’évasion. De surcroît, l’entreprise qui fabriquait les appareils a disparu et aucun matériel n’a pu être réparé ou échangé depuis très longtemps. Enfin, le personnel n’est pas équipé d’alarmes portatives. Il faut ajouter à tout cela que le périmètre de sécurité est particulièrement inadapté : il n’y a ni mirador ni caillebotis aux fenêtres pour empêcher l’introduction d’objets dans les cellules.

Les agents pénitenciers se sont déjà mobilisés à plusieurs reprises pour attirer l’attention de l’administration, sans succès. Madame la secrétaire d’État, si aucune réponse n’est apportée à ces inquiétudes, le mouvement pourrait prendre de l’ampleur et empêcher la bonne marche de l’établissement. Pis : de nouvelles agressions contre le personnel ou de nouveaux incidents pourraient être déplorés, alors qu’en février deux gardiennes ont été agressées par une détenue et qu’en avril, un incendie a causé des blessures à un détenu et un agent pénitencier.

Je demande donc à Mme la garde des sceaux de bien vouloir mettre en place les mesures nécessaires à la sécurisation de l’établissement et surtout de ses agents.

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