Intervention de Christophe Premat

Séance en hémicycle du 16 juin 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Augmentation des frais de scolarité dans les établissements français à l'étranger

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Premat :

Ma question s’adressait à M. le secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étrangerr.

Madame la secrétaire d’État, je m’interroge sur les solutions à apporter aux familles, notamment suite aux pistes apportées par le rapport parlementaire de Claudine Lepage et de Philip Cordery.

En l’absence de financement des infrastructures par les collectivités locales, c’est aux familles que revient la charge, de plus en plus lourde, de ce financement dans les établissements français à l’étranger. Pour la rentrée 2015, le lycée Charles de Gaulle, à Londres, a annoncé une augmentation de 6 % de ses frais de scolarité. En l’absence de justification, les familles ont ressenti cette décision comme une profonde injustice. Les frais de scolarité sont un sujet sensible dont il est important de débattre pour assurer la pérennité du réseau dans le respect de nos compatriotes.

Dans le même temps, la demande explose, avec notamment à Londres l’ouverture du nouveau lycée Churchill à la rentrée 2015. Ce lycée dispose d’un partenariat avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger – l’AEFE – sur le segment de l’école primaire et du collège. Ce nouveau lycée accueille une partie des publics français de Londres et doit faire face à une demande croissante des familles, avec des frais de scolarité bien plus élevés qu’au lycée Charles de Gaulle. Un Plan école à Londres a été mis en place voilà quelques années pour associer les acteurs privés et publics du secteur éducatif, afin de répondre à cette demande croissante de scolarisation dans le système scolaire français.

Il m’apparaît essentiel que toute la transparence soit faite sur le fonctionnement de ces établissements, car je crains que l’ouverture de nouveaux lycées privés ne fragilise à long terme le réseau de l’AEFE en créant un effet de dilution des frais de scolarité et de facto une sélection des publics par l’argent. Mieux vaut une limite raisonnable de la scolarisation qu’un semblant de généralisation qui aboutirait inévitablement à des malentendus et à une forme de désillusion.

En revanche, l’appui de classes bilingues me paraît essentiel pour développer des publics biculturels susceptibles de jouer un rôle dans nos relations bilatérales futures. La francophonie de demain doit se nourrir de ces germes déposés en partenariat avec l’AEFE.

Pourquoi ne pas inscrire, pour ces établissements, les frais de scolarité dans la convention de partenariat avec l’AEFE, avec l’obligation d’un plan d’évolution des frais de scolarité, comme le propose le rapport ? Je préconise, dans ma circonscription d’Europe du Nord, une approche par immersion pour endiguer ce phénomène d’ouverture des lycées privés qui fournissent plus de places, mais assurent moins d’intégration.

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