Intervention de Catherine Troallic

Séance en hémicycle du 16 juin 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Coordination entre les projets de l'axe seine et du canal seine-nord-europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Troallic :

Le Gouvernement a déposé en février dernier une demande de financement à la Commission européenne pour la réalisation du canal Seine-Nord-Europe dont le résultat sera connu cet été. Ce projet est source d’inquiétude en Haute-Normandie, particulièrement dans l’agglomération havraise, dont je suis élue. C’est donc dans un souci d’apaisement que j’ai demandé, avec d’autres collègues parlementaires – Valérie Fourneyron, Estelle Grelier et Christophe Bouillon –, l’organisation d’une table ronde qui devrait se tenir fin juin au Havre autour du délégué interministériel de la vallée de la Seine. Cet échange permettra, je l’espère, de répondre de manière transparente aux appréhensions et aux critiques qui, au-delà des postures partisanes, sont souvent légitimes.

Les ports du nord de l’Europe ont une culture forte du fluvial et sont en avance sur les ports français dans le développement de la multimodalité : la part fluviale et ferroviaire du port d’Anvers s’élève à 40 % quand celle du port du Havre est de 15 %. Ce retard, dû à l’absence de desserte fluviale directe et à la saturation de la ligne ferroviaire Paris-Le Havre, est lourd de conséquences pour la compétitivité de la zone portuaire havraise et ce, en dépit de ses nombreux atouts : eaux profondes, position géographique en amont du détroit du Pas-de-Calais, proximité avec l’Île-de-France qui en fait le port naturel de Paris.

Si le canal Seine-Nord-Europe était mis en service aujourd’hui, les ports du Nord seraient prêts à investir et à capter de nouveaux marchés, non seulement à Paris, mais aussi ceux liés au développement des plateformes logistiques : Amazon dans le nord de la France ou encore les plateformes logistiques qui pourraient s’installer le long du canal.

Il est donc nécessaire aujourd’hui de mettre à niveau les infrastructures fluviales et ferroviaires en Haute-Normandie ; c’est d’ailleurs une préoccupation ancienne de la région. De nombreuses infrastructures liées au développement des ports de la Vallée de la Seine ont pu voir le jour grâce à ces investissements. En outre, pour la période 2015-2020 du contrat de plan État-région – CPER – et du contrat de plan interrégional État-régions – CPIER –, l’État s’est engagé à hauteur de 219 millions d’euros et la région à hauteur de 95 millions pour la réalisation de projets stratégiques dont certains ont également été déposés par HAROPA dans le cadre de l’appel à projet européen RTE-T.

Développement des terminaux de conteneurs, accès fluvial à Port 2000, amélioration des accès nautiques du grand port maritime de Rouen, modernisation de l’axe ferroviaire Serqueux-Gisors : ces infrastructures sont indispensables pour notre région, pour la bonne santé de son économie et de son environnement, pour l’emploi mais aussi pour l’équilibre du territoire national.

Les investissements publics d’hier, de l’État, de la région Haute-Normandie et des autres collectivités, ainsi que les engagements de demain ne doivent pas être remis en cause avec l’arrivée du canal Seine-Nord-Europe. Nous ne pourrions admettre qu’un projet se fasse au détriment de l’autre. Le Havre ne doit pas être délaissé au profit des ports du Nord.

Madame la secrétaire d’État, quelles assurances, quelles garanties pouvons-nous avoir de la part du Gouvernement quant aux financements prévus pour les projets de l’axe Seine ? Le Gouvernement prévoit-il de coordonner ces travaux avec ceux du canal Seine-Nord-Europe, afin de ne pas nuire à la compétitivité de nos ports normands ?

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