Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du 26 avril 2016 à 15h00
Questions sur l'agriculture biologique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Monsieur le ministre, c’est une fierté partagée avec vous d’avoir réussi à obtenir, au bout d’un an de discussions, de palabres, voire de crises, l’unanimité de toutes les parties prenantes – et Dieu sait si elles sont diverses en la matière – autour du nouveau plan Écophyto.

Ce dispositif partenarial intègre la FNAB. D’ailleurs, parmi les visites que j’ai effectuées sur le terrain dans le cadre de la mission que m’a confiée le Premier ministre, celle qui m’a le plus marqué est la présentation, par Anne-Claire Vial, d’une ferme de la Drôme associant agriculture biologique et agriculture conventionnelle. De telles plates-formes, qui permettent des échanges entre les différentes formes d’agriculture, donnent de très bons résultats. Elles favorisent le travail collectif et l’enrichissement mutuel, à rebours de la situation décrite tout à l’heure par M. Chevrollier.

Je vous remercie, monsieur le ministre, d’avoir accepté l’ouverture d’un centre régional technique similaire à Haroué, au sud de Nancy, dans ma circonscription. Cette plate-forme permettra de diffuser l’agriculture biologique et la polyculture élevage dans le Grand Est.

S’agissant de l’avenir de la PAC, des marges de manoeuvre peuvent être trouvées sur le deuxième pilier, dont on voit bien à quel point il est utile, en différenciant les prix suivant la taille des exploitations. Mais il faut aller plus loin en attaquant tous ceux qui spéculent sur le foncier. Je ferai des propositions en ce sens dans la loi Sapin 2. Vous n’ignorez pas que c’est pour moi un combat historique, et je sais que vous serez vous-même au rendez-vous.

Concernant l’agriculture biologique, filière que je connais très bien et dans laquelle j’ai passé quelques années de ma vie, je réclame une mesure simple : un agriculteur qui convertit son exploitation en agriculture biologique et bénéficie à ce titre d’une aide pendant cinq ans devrait s’engager au moins pour dix ans, voire quinze. Ce serait beaucoup plus loyal. Certaines opérations, aujourd’hui, n’apparaissent à cet égard pas très saines.

Par ailleurs, tous les agriculteurs bio n’ont pas accès aux MAEC à défaut d’une aide au maintien. J’aimerais donc que l’on étudie, au sein de votre ministère, la question de l’accès réel à l’aide au maintien au bio, parce que les marchés, c’est compliqué. En Meurthe-et-Moselle, où on observe une augmentation de 40 % des surfaces converties, les marchés grimpent de 10 et 20 % – 10 % pour la farine, 20 % sur les produits frais. Selon les opérateurs régionaux tels que Probiolor, l’arrivée massive de nouvelles surfaces va provoquer une dérégulation. Il restera les indemnités environnementales, il faudra soutenir les bios en place. Pour le maintien du contrat cyclique, des MAEC adaptées, il y a encore du travail.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion