Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Michel Zumkeller
Question N° 97718 au Ministère des affaires sociales


Question soumise le 12 juillet 2016

M. Michel Zumkeller attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le déclin de la prise du petit-déjeuner en France. Une enquête récente du CREDOC menée en milieu scolaire montre que trois élèves par classe arrivent chaque matin à l'école sans avoir pris de petit-déjeuner, ce chiffre s'élève même à plus de quatre par classe dans les écoles des réseaux d'éducation prioritaire. Cette situation provoque chez ces élèves des problèmes accrus de fatigue, d'attention et de participation en classe. Le déclin du petit-déjeuner touche plus généralement l'ensemble de la population française. Deux adultes sur dix et trois enfants sur dix le sautent au moins une fois par semaine. Si le petit-déjeuner dure aujourd'hui en moyenne 14 minutes, il est expédié en moins de dix minutes par près d'un tiers des Français. Les études internationales sont pourtant unanimes sur la valeur irremplaçable de ce premier repas de la journée. Il lui demande donc si le Gouvernement envisage d'intégrer cette question du petit-déjeuner dans le troisième programme national nutrition santé (PNNS) pour en assurer la promotion et pour lui rendre toute sa valeur nutritionnelle, culturelle et familiale.

Réponse émise le 20 décembre 2016

D'après les données de l'étude individuelle nationale des consommations alimentaires (INCA 2) réalisée en 2006-2007 par l'agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), 86,9 % des adultes et 75,2 % des enfants (3-17 ans) prennent systématiquement un petit-déjeuner. La régularité de prise des différents repas diminue progressivement à partir de 10 ans : 87% des 3-10 ans prennent un petit-déjeuner chaque matin, ils ne sont que 71 % entre 11 et 14 ans et 50% entre 15 et 17 ans. Les bénéfices du petit-déjeuner sur l'équilibre nutritionnel de la journée, les performances physiques et intellectuelles sont bien connus. Le programme national nutrition-santé (PNNS) (2011-2015) développe des actions relatives notamment à l'éducation nutritionnelle qui prennent appui sur les repères nutritionnels développés sous l'égide de l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Ceux-ci préconisent la promotion des repas structurés et réguliers notamment la prise quotidienne du petit-déjeuner. Diverses campagnes médiatiques ont été mises en œuvre par l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) devenu agence nationale de santé publique (ANSP), santé publique France (SPF) pour sensibiliser les enfants et les familles à cette question. Les guides nutrition de l'ANSP, SPF « La santé vient en mangeant » largement diffusés sont mis à disposition et commentés par des professionnels compétents. Ces guides ont été adaptés pour les parents avec le « Guide nutrition des enfants et ados pour tous les parents » et pour les adolescents avec le « Guide nutrition pour les ados J'aime manger j'aime bouger ». Des recommandations sont données sur la composition du petit-déjeuner et les guides réalisés selon différents portraits de mangeurs, permettent que chacun puisse retrouver des conseils personnalisés en fonction de ses habitudes alimentaires et de son mode de vie, ceci en conservant le plaisir de manger. L'Anses a été saisie en 2012 par la direction générale de la santé pour actualiser les repères de consommations alimentaires du PNNS, et donnera notamment des recommandations sur le rythme des repas. Le rapport est attendu début 2017 et il fournira les bases pour élaborer les outils de transmission des messages liés aux repères actualisés. Une nouvelle évaluation de la consommation alimentaire de la population en France est en cours via la troisième étude individuelle nationale des consommations alimentaires (INCA 3) menée par l'Anses, dont les résultats attendus en 2017 seront complétés par le volet nutritionnel de l'étude Esteban réalisée par l'ANSP, SPF qui comprendra aussi des données biologiques. Ces études apporteront des nouveaux éléments sur la prise de petit-déjeuner chez les adultes et les enfants dans la population française, ainsi que son évolution. Le futur programme relatif à la nutrition et la santé prévu pour 2017 prendra en compte ces divers résultats.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion