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François Vannson
Question N° 97815 au Ministère de l'agriculture


Question soumise le 19 juillet 2016

M. François Vannson attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur les préoccupations de l'Union patronale des bouchers, charcutiers et traiteurs des Vosges à la suite de la découverte du cas unique de « vache folle » détecté dans le département des Ardennes, circonstances qui ont remis en cause le statut de « risque négligeable ». Si l'ANSES continue à appliquer les directives nationales et européennes prévenant les dangers imminents pour la santé publique de l'encéphalopathie spongiforme bovine, celles-ci ne correspondent aucunement au risque réel. Appliquées sans nuance par l'Agence européenne, ces règles sont de nature à déséquilibrer ce secteur remettant en route des mécanismes sanitaires coûteux et fastidieux pour prévenir des risques : isolation des carcasses, matériels et techniques de désossage spécifiques, traitement et collecte des carcasses par des équarrisseurs. Parallèlement, et faute de moyens, le service public de l'équarrissage n'est pas assuré par l'État laissant la place aux entreprises privées. Lesdites entreprises étant en situation de monopole ou de quasi-monopole, les tarifs de collecte se sont vus considérablement augmentés. Dans ces conditions, la boucherie de détail, secteur qui continue à embaucher, risque de devenir la victime collatérale d'une situation où elle n'a aucune responsabilité. Se trouvant en aval de la filière et assujettie de fait à des obligations coûteuses, elle n'a aucunement la possibilité de reporter la charge sur le consommateur. Aussi cette filière souhaiterait-elle que les règles européennes puissent être revues à la baisse et que les tarifs des équarisseurs puissent être limités. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer les intentions du Gouvernement en la matière ainsi que les mesures d'accompagnement qui pourraient être prises en ce sens.

Réponse émise le 23 août 2016

La confirmation, le 23 mars dernier, d'un cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) classique dans un élevage des Ardennes a eu pour conséquence une adaptation de la liste des matériels à risque spécifiés (MRS) au regard de l'ESB. Les colonnes vertébrales des bovins abattus de plus de trente mois, nés ou élevés en France, sont ainsi à nouveau classées en tant que MRS, au même titre que pour les bovins originaires d'autres pays à statut réglementaire équivalent vis-à-vis de cette maladie. Le retrait des MRS et leur élimination vers les établissements de transformation et d'élimination des sous-produits animaux doivent être effectués en abattoir ou en atelier de découpe. Par dérogation, les bouchers peuvent être autorisés par les services d'inspection sanitaire à recevoir dans leur établissement des carcasses non désossées de bovins de plus de trente mois. Le retrait des colonnes vertébrales est alors effectué dans ces ateliers de boucherie autorisés. La France avait changé de statut réglementaire vis-à-vis de l'ESB en août 2015, ce qui avait conduit à des modifications des modalités de collecte pour les colonnes vertébrales. La situation depuis mars 2016 est identique à celle qui prévalait avant août 2015, et ce au regard de l'application des règles internationales obligatoires pour cette maladie animale hautement pathogène et transmissible à l'homme. Certains représentants départementaux et nationaux des bouchers font état d'une forte augmentation des tarifs de collecte des colonnes vertébrales en atelier de boucherie. Par suite, les services du ministre chargé de l'agriculture ont reçu le président de la confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) le 10 mai 2016 afin d'établir les difficultés soulevées. Ces difficultés ont été relayées auprès du syndicat des industries françaises des coproduits animaux (SIFCO). Une réunion entre les présidents de la CFBCT et du SIFCO sera organisée rapidement. Elle a reçu un accord de principe de la part des deux présidents concernés. Par la suite, pour les régions où des difficultés persisteraient, des réunions entre chacune des sociétés de transformation de sous-produits animaux et la CFBCT pourraient être organisées par ces industriels afin que des négociations locales s'engagent. En effet, afin d'assurer le respect des mesures de gestion de l'ESB, le ministère chargé de l'agriculture est attaché à ce qu'aucune partie du territoire ne reste sans possibilité d'élimination de ces sous-produits animaux dans des conditions de concurrence loyale. De manière générale, il convient de rappeler que le service public d'équarrissage a été libéralisé en 2009, et ce afin de rendre le dispositif national compatible avec les règles de financement de ces services au niveau européen décidées par le législateur européen en 2004.  Le service d'équarrissage est donc désormais une activité relevant du domaine concurrentiel ; dans ce cadre, les cas évidents de rupture de concurrence, et notamment concernant la détermination du prix du service, peuvent être signalés par tout opérateur économique qui considérerait en subir les conséquences, auprès des services de la concurrence et de la répression des fraudes, ainsi qu'auprès de l'autorité de la concurrence. Les services du ministère en charge de l'agriculture ont transmis les inquiétudes des professionnels de la boucherie aux services compétents afin que ces derniers examinent la situation avec attention.

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