Intervention de Claude de Ganay

Séance en hémicycle du 6 octobre 2014 à 16h00
Transition énergétique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude de Ganay :

Parce qu’au nom d’accords électoralistes, le Gouvernement veut faire de ce texte la pierre angulaire du quinquennat Hollande, vous aurez à assumer un texte bâclé et malheureusement lourd de conséquences pour la France et les Français.

Aujourd’hui les Verts ne font plus partie de votre majorité, mais ils en sont les légataires testamentaires.

Sur le principe, nous ne contestons pas la nécessité de poursuivre la transition énergétique entreprise dans le cadre du Grenelle de l’environnement et sous l’égide de Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet. Mais ce projet va à l’encontre d’un projet de transition énergétique alliant croissance économique, progrès social et environnemental.

En effet, ce projet de loi n’apporte aucun remède à notre dépendance aux énergies fossiles. Ce n’est dès lors pas une transition, mais une véritable régression énergétique que vous nous proposez.

Notre assemblée est unanime pour reconnaître l’ardente obligation de réduire la part des énergies fossiles dans notre mix énergétique. Mais cette part d’énergie carbonée, qui représente à elle seule 70 % de l’énergie que nous consommons, vous nous proposez de la réduire a minima de seulement 30 % à l’horizon 2030. On ne peut plus dès lors parler de transition énergétique.

Est-il responsable, à l’heure où les portes de l’Europe s’embrasent, alors que notre approvisionnement en gaz est suspendu au règlement du conflit russo-ukrainien et que certains puits de pétrole sont aux mains de l’État islamique, de maintenir notre mix énergétique dans la dépendance des aléas géopolitiques, comme le fait ce texte ?

Ce manque d’ambition valait bien que l’on sacrifie la transition énergétique sur l’autel de la transition électrique. Comment expliquerez-vous aux Français l’euthanasie programmée de l’énergie électrique nucléaire, qui permet pourtant aujourd’hui à la France d’être une grande puissance énergétique ?

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