Intervention de Ségolène Royal

Séance en hémicycle du 6 octobre 2014 à 16h00
Transition énergétique — Discussion générale

Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie :

Ce projet rend au nucléaire sa juste place dans notre mix énergétique : un moyen sécurisé de couverture de notre consommation de base. Je n’entrerai pas dans des querelles sur la question énergétique. Il s’agit d’une industrie de notre pays, qui a créé notre identité. Elle fait partie de notre identité énergétique, avec la qualité des salariés, des ingénieurs, des techniciens et des ouvriers qui y travaillent. C’est une industrie qui constitue la base de notre modèle énergétique et qui le restera. Il faut désormais lui donner sa juste place afin de diversifier notre mix énergétique, c’est une question d’intérêt national, d’intérêt général, de visibilité et de clairvoyance sur les enjeux d’aujourd’hui et de demain.

Ce texte s’accompagne de moyens et d’actions concrètes qui permettront aux Français de constater son incidence positive sur leur vie quotidienne. J’ai eu l’occasion de le dire devant la commission spéciale et je le répéterai lors de nos débats : ce texte ne se suffit pas à lui-même. Il représente déjà un travail législatif considérable, mais il n’a de sens que parce qu’il est accompagné des moyens de son financement et de la dynamique d’engagement des collectivités territoriales dont témoigne le partenariat avec les régions et les communautés de communes, et l’ensemble des collectivités territoriales qui se mettent en mouvement. J’en veux pour preuve que le président actuel de l’Association des maires de France, Jacques Pélissard, a été le premier à signer l’emprunt de 5 milliards d’euros accordé par la Caisse des dépôts et consignations et que j’ai mis en place afin que les collectivités locales passent très rapidement les commandes aux entreprises du bâtiment et des travaux publics afin de les faire profiter de la transition énergétique.

Les Français attendent de ce texte qu’il améliore leur vie quotidienne, qu’il leur permette de récupérer du pouvoir d’achat, de réduire la facture industrielle. Mais surtout, ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est la structuration de puissantes filières industrielles fondées sur la croissance verte, porteuses d’avenir. Je veux que la France soit la nation de l’excellence environnementale et de l’excellence industrielle, qu’elle montre le chemin et qu’elle puisse conquérir les marchés internationaux afin de se déployer économiquement sur l’ensemble des activités et des emplois.

La France investit fortement pour accompagner cette transition énergétique, ainsi que le prouvent les trente-quatre plans industriels du futur, dont onze concernent directement la transition énergétique, le stockage de l’énergie, les transports propres, les énergies renouvelables, les compteurs intelligents, entre autres domaines. La France peut devenir un modèle pour définir ce que les pays européens pourront mettre en commun en termes de recherches et de filières d’investissement. Le stockage de l’énergie, en particulier, va constituer la prochaine révolution énergétique, dès lors que les pays européens auront été capables d’unir leurs moyens de recherche pour être les premiers à se positionner au niveau mondial sur cette question majeure.

La majorité d’aujourd’hui a su, lorsqu’elle était dans l’opposition, reconnaître les avancées proposées par le précédent gouvernement, à l’abri de tout sectarisme.

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