Intervention de Jacques Lamblin

Séance en hémicycle du 6 octobre 2014 à 16h00
Transition énergétique — Avant l'article premier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Lamblin :

Nous proposons tout simplement de modifier le titre, en utilisant l’expression « stratégie énergétique » plutôt que « transition énergétique ».

Nous faisons presque cette proposition afin de vous rendre service, madame la ministre, parce qu’elle introduit un peu de souplesse dans l’idée générique qui prévaut dans ce texte. Vous venez de dire que ce texte était courageux, c’est sans doute vrai, à l’instar de beaucoup d’autres textes, mais nous lui reprochons d’afficher des objectifs qui nous semblent inatteignables.

Je tiens en main un fascicule que nous venons de recevoir : « L’éolien dans la transition énergétique : la parole aux élus régionaux ». Vous en avez rédigé la préface, madame la ministre, et nous tous les présidents de régions y donnent leurs pronostics pour les vingt ans à venir. Nous passerions ainsi d’une puissance installée de 9 gigawatts à 30 gigawatts. Or votre projet ne prévoit pas de tripler ou de quadrupler la capacité éolienne mais de la multiplier par huit. Alors que ces présidents de régions sont loin de vous être hostiles, on note déjà qu’il manque la moitié entre le potentiel espéré et le potentiel affiché dans ce texte. Et nous nous plaçons dans l’hypothèse où tout se réalise comme prévu, mais je doute que cela soit le cas.

Permettez-moi de vous faire une petite carte postale pour illustrer mon propos. Je suis député du Lunévillois, territoire que vous connaissez bien. Dans le secteur du Bayonnais – que vous connaissez encore mieux – il y avait un projet d’implantation d’éoliennes, soutenu par les élus. Ce projet recevait l’assentiment général, y compris du député, mais il a été rejeté. Une batterie d’opposants s’est levée : les protecteurs des chauves-souris, du paysage, de l’agriculture, et ainsi de suite. Chacun s’y est mis. Et le chef de file, celui qui dirigeait l’offensive était le maire d’une commune ne comptant que quelques habitants ! Il a gagné, le projet est abandonné. C’est pour cela que je vous disais tout à l’heure que la démocratie participative n’allait pas être simple : je savais de quoi je parlais, madame la ministre.

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