Intervention de Arnaud Viala

Séance en hémicycle du 27 avril 2016 à 15h00
Questions sur la politique gouvernementale en matière d'emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Viala :

Je garde toutefois ce débat pour la semaine prochaine. Je préfère vous interroger ce soir sur le grand absent de ce texte : la façon dont on rend possible la recréation d’emploi.

En effet, si nous nous sommes beaucoup appesantis sur les manières de limiter les destructions d’emplois et d’accompagner les entreprises en difficulté, en revanche, nous n’avons pas évoqué la façon dont on facilite la recréation d’emplois. C’est pourquoi les PME et les TPE, en particulier – je rejoins pleinement, sur ce point, mon collègue Yves Censi –, se tournent aujourd’hui vers le niveau local, celui des collectivités territoriales, lorsqu’elles connaissent des phases positives de développement et de diversification.

Les collectivités locales sont conscientes de quatre réalités. Un, elles ont le devoir de fournir autant de travail que possible aux entreprises présentes sur leur territoire par le biais de l’investissement, ce que la baisse des dotations rend difficile. Deux, elles essaient d’accompagner les emplois existants par les dispositifs d’aides directes qu’elles ont mis en oeuvre et qui sont également difficiles à financer. Trois, elles s’efforcent aussi de pallier certains des manques des dispositifs existants en mettant en regard les demandeurs d’emploi et les offres d’emploi – je peux vous citer des dizaines d’exemples de TPE et PME qui recherchent des salariés et ne les trouvent pas, malgré le taux de chômage que nous connaissons. Quatre, elles sont également en besoin lorsqu’elles ont des projets d’investissement, notamment en matière d’infrastructures ou d’immobilier.

Ces messages, les collectivités locales les portent de plus en plus difficilement, au moment où la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite « NOTRe », prive les départements de leurs compétences en matière économique et où les régions prennent difficilement le pas sur les questions d’emploi et d’économie. Si je prends l’exemple de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, où Yves Censi et moi sommes élus, celle-ci, à l’heure actuelle, pour traiter ces questions, n’a prévu aucune modélisation de processus de substitution aux dispositifs existant dans les départements.

En tant que ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, comment imaginez-vous l’accompagnement des territoires, porteurs de ces dynamiques positives mais qui ne disposent plus des outils permettant de les mettre en oeuvre ?

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