Intervention de Jean-Jacques Urvoas

Séance en hémicycle du 18 mai 2016 à 15h00
Statut des magistrats et conseil supérieur de la magistrature - modernisation de la justice du xxie siècle — Après l'article 1er

Jean-Jacques Urvoas, garde des sceaux, ministre de la justice :

Je n’ai évidemment pas de désaccord avec le rapporteur. Si le détenu a quelques disponibilités financières, il serait plus pertinent qu’il les consacre à réparer les dommages qu’il a pu commettre, notamment à rembourser la victime ou à s’acquitter de ce qu’il doit à la société.

Le rapporteur a très justement souligné que la prison doit être ramenée à son sens. C’est à la société d’assumer la prison, qui n’est pas un espace de relégation.

Nos sociétés, aujourd’hui, ne supportent plus les prisons. Il fut un temps où on les construisait au centre des villes. On les construit aujourd’hui en périphérie, au milieu des champs de betteraves, au risque d’empêcher les familles de maintenir des liens avec les détenus, alors même que ce maintien – nul ne l’ignore – est une condition sine qua non pour une bonne réinsertion. N’allons pas plus loin que ce que prévoit déjà le code pénal, à savoir la privation de liberté. Avis défavorable à ces amendements.

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