Interventions sur "match"

20 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

... d'une demi-finale de Coupe de France de prestige face à l'Olympique de Marseille. Je me souviens de la ferveur bleue, des chants, des coups de klaxon, de la perspective de s'ouvrir l'accès à une nouvelle finale. L'heure était à la fête. Dans les jours qui précédaient l'événement, je me souviens d'avoir longtemps hésité : devais-je emmener mon fils au stade ? J'ai pris son billet le jour même du match. En arrivant au stade Armand-Cesari de Furiani, j'ai vu cet édifice impressionnant, la tribune Nord construite à la hâte, qui faisait presque doubler la capacité du stade. D'en haut, le panorama était magnifique : une immense plage de sable qui, vers le nord, court jusqu'à Bastia. Je me souviens de l'ambiance extraordinaire. Je me souviens aussi, ce qui est infiniment plus triste, des grincement...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

... physique est présente depuis vingt-sept ans. Elle ne disparaîtra jamais. Il est une autre douleur, indicible, impalpable, inaudible : la douleur morale, celle des âmes et de l'esprit, celle des souvenirs, celle de l'absence jamais comblée. Alors, par respect pour les disparus et pour ceux dont les vies ont basculé en cette soirée d'insouciance, notre demande, leur demande, est simple : qu'aucun match de football professionnel ne soit plus organisé le 5 mai ! Pour que les erreurs du passé ne se reproduisent plus jamais, pour que les victimes et leurs familles soient enfin honorées, mais aussi en hommage aux valeurs du vivre ensemble, aux valeurs profondes du sport, je vous invite à voter en faveur de cette proposition de loi.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

...lliers de Corses, d'amateurs du football et de grands événements vibrent à l'unisson avec l'île de Beauté. Ce soir-là, Bastia accueille ce qui se fait de mieux dans la France du foot, voire dans toute l'Europe : l'Olympique de Marseille, mon club. C'est une affiche de gala, la demi-finale de la Coupe de France. Le soleil décline, l'ambiance monte, cette ambiance électrique qui précède les grands matchs. Celui-ci commence dans quelques minutes : ça danse, ça chante, ça s'échauffe. Vingt heures vingt : tout à coup, une partie de la tribune temporaire, installée pour l'occasion, s'écroule, semant la mort et transformant, dans un immense fracas, cette communion festive en scène de tragédie. Chacun de nous se souvient où il était en ce 5 mai 1992 à vingt heures vingt. Le drame de Furiani a été véc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

...se de rencontres sportives ou de spectacles. Un audit des infrastructures a été mené et les normes régissant la conception des enceintes sportives comme l'accueil des supporters, ont été revues. Une telle évolution était indispensable, car nous devons proclamer : Furiani mai più – Furiani plus jamais ! Derrière cette catastrophe, il y a aussi la cupidité de certains acteurs. Ne plus organiser de matchs de football professionnel le 5 mai, c'est donc aussi s'interroger sur la place de l'argent dans le football, dans le sport et dans tous les événements culturels.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Les instances du football français ont longtemps renâclé à interdire les matchs le 5 mai. Les arguments sont connus : une telle décision occasionnerait un dérèglement du calendrier, et nous savons bien qu'un jour sans football professionnel, c'est un jour sans retransmission de football. Mais un jour sans football professionnel, ce pourrait être aussi un jour pour nous interroger sur les valeurs de notre société, un jour pour rappeler que la communion collective doit toujou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Elle fait l'objet d'un consensus au sein de la France du football et bien au-delà. Nous avons tous lu la liste des signataires de la tribune publiée cette semaine par 135 personnalités appelant à ne plus jouer de matchs de foot le 5 mai. Elle rassemble des joueurs, des entraîneurs, des dirigeants, des supporters, des élus, des journalistes et des personnalités du monde du spectacle. Notre proposition de loi a l'avantage de la clarté : le 5 mai, qu'il tombe un mardi, un jeudi ou un samedi, on ne joue pas au football, un point c'est tout. Pour toutes les raisons que j'ai évoquées, pour honorer la mémoire des vi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

...ettes de l'événement, la structure métallique avait cédé, se transformant en un enchevêtrement mortel. Bilan de la catastrophe : 19 morts et 2 357 blessés. Presque vingt-huit ans après ce drame atroce, il est grand temps d'honorer dignement la mémoire des victimes, leurs familles et leurs proches. Tel est l'objet de la proposition de loi qui nous est présentée aujourd'hui et qui établit qu'aucun match de football des championnats professionnels de la Ligue 1, de la Ligue 2 et de la Coupe de France ne sera désormais joué à la date du 5 mai. Nous voterons pour ce texte, car seul un tel hommage national est à la mesure d'une tragédie qui a meurtri la Corse, mais aussi toute la famille du football français et la nation. Le président François Mitterrand, qui s'était rendu sur place pour dire la so...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

La décision prise en 2015 de reporter les rencontres prévues le 5 mai uniquement lorsque cette date tomberait le samedi n'a pas de sens et ne saurait suffire. Elle a abouti à ce que de nombreux matchs ont eu lieu le 5 mai – cinq au cours de la saison 2018-2019 – et pourrait même conduire à ce que des victoires en Coupe de la Ligue ou en championnat de France soient fêtés à cette date, comme en 2001 et en 2010. Une telle situation est évidemment intolérable pour celles et ceux pour qui le 5 mai est un jour de douleur et de deuil. Elle ne respecte pas le devoir de mémoire ; elle n'est pas dign...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

...bat en commission sur la nature de l'hommage à rendre. Il est vrai que dans d'autres pays, des formats différents ont été privilégiés pour des catastrophes qui ont eu lieu dans un stade, mais il me semble que ce n'est pas forcément à la représentation nationale de prendre cette décision. Écoutons tout simplement les familles : elles nous demandent de manière répétée, depuis des années, le gel des matchs de football le 5 mai. Cette mesure n'aura pas de grandes conséquences sur le calendrier des clubs : il n'y a pas chaque année de match de football le 5 mai et, quand c'est le cas, il est aisé de les décaler ou de les avancer d'un jour. Les députés GDR soutiennent donc cette proposition de loi et saluent le travail de M. le rapporteur.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Ferrara :

...AMU d'Ajaccio ; et là, nous, les nouveaux, échangeons avec ceux qui nous ont précédés six mois avant, ceux qui ont pris leur fonction le 2 mai, soit trois jours avant d'être déposés sur la pelouse de Furiani par les hélicoptères de la sécurité civile et de l'armée pour venir en renfort des secours auprès des victimes. Alors qu'ils déploraient quelques heures plus tôt de ne pas pouvoir assister au match, de ne pas pouvoir participer à la fête à cause de cette garde, cette maudite garde… Je vous le dis, mes chers collègues : personne n'oublie ces moments-là, jamais ! Car le corps et l'esprit ne veulent pas oublier, comme de partager la douleur des victimes et de leurs proches. Mes chers collègues, nous ne devons pas et nous ne voulons pas oublier : laissons-nous porter par cet élan d'humanité. J...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

...s atroces. Je ne crois pas qu'on ait interdit pour autant toute course automobile le 11 juin. Pourtant, chacun tressaille encore au souvenir de cet événement. Le groupe MODEM aurait préféré, parce que nous pensons que c'est un acte de mémoire mieux à même de parler aux futures générations, une minute de silence ou toute autre forme de recueillement en mémoire aux victimes de Furiani avant chaque match, tous les 5 mai, sur tous les stades. Toutefois, par amitié pour les Corses, par respect pour les victimes, nous ne voterons pas, sauf choix individuel, contre cette proposition de loi, qui entérine un geste de mémoire voulu par les familles de victimes elles-mêmes, relayées par leurs élus.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

...et une réglementation plus stricte s'est imposée afin d'éviter à l'avenir tout manquement de cet ordre. Il demeure l'impérieux devoir de mémoire et le nécessaire respect dû aux dix-neuf morts comme aux milliers de victimes blessées dans leur chair et dans leur âme. Dès le lendemain de cette catastrophe, François Mitterrand, alors Président de la République, avait pris l'engagement que plus aucun match ne serait organisé un 5 mai. Le groupe Socialistes et apparentés souhaite demeurer fidèle à cet engagement. Comme cela a été déjà rappelé, celui-ci n'a pas été pleinement respecté, et ce malgré un accord, certes tardif, officiellement signé le 22 juillet 2015 entre le secrétaire d'État chargé des sports alors en poste, Thierry Braillard, et le collectif des victimes du 5 mai 1992, dont je salue l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

...depuis. Pourtant, il n'est pas une année sans que nous ne nous remémorions ce drame national, qui a marqué petits et grands partout en France. Le 5 mai 1992, comme l'a rappelé M. le rapporteur, dix-neuf personnes sont décédées et plusieurs milliers d'autres ont été blessées. En quelques minutes, l'effondrement de la tribune nord a transformé un moment de fête en une horreur absolue. Alors que ce match devait être gravé dans la mémoire footballistique des Corses, il restera comme l'une des plus grandes tragédies qu'ait connue l'île de Beauté. Pour accueillir la demi-finale de la Coupe de France, le club a rasé sa tribune de 750 places, sans permis de démolition, et entrepris d'en bâtir une nouvelle de 9 300 places, doublant ainsi la capacité du stade en huit jours. La Ligue corse de football a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul-André Colombani :

...i le collectif des victimes de la catastrophe de Furiani qui entretient le souvenir et rend à ces victimes l'hommage qui leur est dû. Pour cette raison, on ne doit plus jouer ni célébrer de fêtes ou de victoires le 5 mai, comme s'y était engagé le Président de la République François Mitterrand au lendemain du drame. Une minute de silence préalable ne justifiera jamais qu'une allégresse de fin de match se fasse ensuite entendre dans la nuit du 5 mai. Les marchands du Temple auraient dû comprendre d'eux-mêmes que l'on ne peut pas soutirer de l'argent aux supporters les jours de deuil. La décence n'a pourtant pas toujours été au rendez-vous, et des finales ou d'autres matchs se sont joués le 5 mai : c'est face à cette mauvaise volonté que le législateur est contraint d'intervenir – de mauvais gré...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

...ophe de Furiani concernait le football professionnel. Cependant, certains des amateurs d'aujourd'hui seront les professionnels de demain, et ils doivent savoir ce qui s'est passé et ne jamais l'oublier. La pédagogie est donc importante pour eux aussi. J'appelle votre attention sur le fait que l'amendement me semble soulever un problème rédactionnel. La minute de silence ne doit concerner que les matchs joués le 5 mai. Or, tel qu'il est rédigé, l'amendement n'est pas très clair à cet égard. Toujours est-il que l'intention est bien là et il est fondamental que l'ensemble du monde du football soit concerné. Madame la ministre, pour répondre à vos propos, il est en effet insupportable que, vingt-huit ans après la catastrophe, nous soyons obligés de voter cette loi parce que les instances de la Li...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès :

Je me souviens. Moi qui suis une ancienne joueuse de foot de Montpellier, j'étais bien installée devant mon poste de télévision. J'ai mal, très mal. Les questions fusent. Pourquoi ? Comment ? Les règles de sécurité ? L'argent, peut-être ? L'argent, sûrement ! Je me rappelle la parole prononcée à ce moment par le Président de la République, François Mitterrand, qui a dit qu'il n'y aurait plus de match le 5 mai. Je suis une femme, une fille, une mère de trois enfants, et je n'oublie pas. J'entends le collectif des victimes et je comprends leur douleur. Étant également vice-présidente de la commission de la défense et des forces armées, je considère qu'il est essentiel de commémorer tous les 5 mai et de faire prendre conscience à tous les enfants, lors des matchs amateurs, de l'importance de cet...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

Le MODEM sera évidemment favorable à cet amendement et à ce sous-amendement, qui répondent vraiment à la question que nous avons soulevée dans notre intervention quant à l'importance de transmettre aux futures générations la mémoire de Furiani. Loin de la Corse, peut-être oublierait-on assez vite pourquoi il n'y a pas de matches le 5 mai. Il importe donc, sur tous les terrains, de se souvenir de Furiani par ce geste mémoriel.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Cormier-Bouligeon :

...ussi se souvenir, encore et toujours, et donc commémorer pour éduquer et pour transmettre les valeurs et l'éthique du sport, afin que jamais plus un dirigeant sportif n'ait l'idée scandaleuse, honteuse, de prendre un risque qui pèserait sur la vie d'autrui dans le seul but de faire du profit. C'est pourquoi nous proposons, avec cet amendement largement adopté hier en commission, qu'en dehors des matches, que l'article 1er se propose de geler, lorsqu'un match amateur officiel ou un match international – que cette loi ne peut viser – est joué un 5 mai, les joueurs et les membres du corps arbitral portent un brassard noir en signe de souvenir et de respect. Ce simple brassard sera le symbole de notre espoir en un avenir meilleur.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Pendant vingt-huit ans, leurs droits ont été piétinés. Il y eut d'abord un combat pour obtenir justice, pour la reconnaissance des responsabilités, puis un combat pour que se tienne une commémoration. Non seulement une telle cérémonie n'a pas eu lieu mais, pire encore, en 2012, pour le vingtième anniversaire de cette tragédie, le match de la finale de la Coupe de France devait se dérouler le 5 mai ! Et en 2010, le titre de champion de France, acquis le 5 mai, avait un goût amer, comme l'a dit à l'époque Didier Deschamps, alors entraîneur de l'Olympique de Marseille. En relativisant à ce point cette catastrophe, en la minimisant de la sorte, on a fait preuve du mépris le plus absolu. La puissance de l'argent, ainsi que les respo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSacha Houlié :

Le stade du Heysel en 1985, celui de Hillsborough en 1989, celui de Furiani en 1992… Dans les années 1980 et 1990, l'Europe a déploré de nombreux drames que les fédérations ont parfois eu la dignité de reconnaître comme tels. C'est le cas depuis 2014 au Royaume-Uni où chaque match qui se joue le 12 avril débute avec sept minutes de retard : c'est à cette date que le drame de Hillsborough a coûté la vie à quatre-vingt-seize supporters de Liverpool acculés dans une tribune où ils sont morts étouffés. La Fédération française de football et la Ligue de football professionnel auraient déjà dû adopter des mesures significatives pour reconnaître la douleur des victimes. La prése...