Interventions sur "cannabis"

16 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Cubertafon, psychologue clinicien, membre du réseau Addictions France :

... psychoactive la plus dangereuse, c'est l'alcool, car il est toxique, fortement addictogène et a des effets psychiques importants. Il n'y a donc pas de bonnes et de mauvaises substances, ni de substances lourdes ou légères : il y a des usages psychoactifs qu'il faut arriver à traiter. Par ailleurs, certains produits, comme l'alcool, font partie de notre culture, contrairement à d'autres, tel le cannabis. Le législateur a donc jusqu'ici considéré que ce dernier produit ne méritait pas de s'installer sur le marché et devait être prohibé. Je ne cherche évidemment pas à défendre vos prédécesseurs, mais il est possible qu'ils aient soutenu cette position de bonne foi. Résultat, le cannabis a fait l'objet d'un marché parallèle, le marché de la prohibition, aux mains de personnes dont le seul but est d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Je remercie les trois intervenants qui, chacun dans son domaine, ont exposé les enjeux de la légalisation du cannabis. Notre débat s'intitule « Légalisation du cannabis : évolutions européennes, blocages français », mais ils ont essentiellement démontré les raisons pour lesquelles la légalisation du cannabis est inéluctable. M. Laforestrie a parlé quant à lui de « transition cannabis » pour désigner le processus par lequel cette substance trouvera sa juste place dans notre société. Selon lui, la légalisation est...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Cubertafon, psychologue clinicien, membre du réseau Addictions France :

...on, de l'accompagnement psychosocial et du soutien aux familles – c'est le deuxième axe que nous devrions privilégier. Il faudrait mobiliser tous ces outils à l'aide d'une véritable politique de santé publique, qui ne soit ni médicale ni pénale. Cela permettrait probablement d'élargir le débat. Enfin, pour faire le lien avec l'idée de transition et pour réfléchir à l'évolution du statut pénal du cannabis, je pense que si nous voulons être cohérents par rapport à l'objectif que nous nous fixons en matière de santé, mais aussi vis-à-vis du deuxième objectif que je viens d'exposer, qui vise à ce que la réponse ne se résume pas à punir ou à médicaliser, il faut envisager un troisième instrument : puisqu'il y a un marché du cannabis – je me tourne vers l'économiste ici présente –, autant le réguler en...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMoetai Brotherson :

Au nom de mes collègues qui, comme moi, ont fait partie de la mission d'information ayant conduit à son élaboration, je vous remercie pour vos propos concernant ce rapport. Un argument revient souvent dans la bouche des opposants à la légalisation et je voulais avoir votre avis à ce sujet : si elle avait lieu, les gens qui participent au trafic de cannabis et de ses produits dérivés se retrouveraient pour ainsi dire au chômage et se tourneraient vers la vente d'autres substances. Que peut-on leur répondre ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Cubertafon, psychologue clinicien, membre du réseau Addictions France :

Je ne reviendrai pas sur les enjeux économiques, qu'Emmanuelle Auriol maîtrise mieux que moi ; pour rester dans mon domaine de compétence, donc, j'ajouterai que l'idée selon laquelle en l'absence de cannabis illégal, les dealers se mettraient à proposer de la cocaïne et leurs clients à en consommer, me semble une représentation à la fois légitime et complètement fausse. Il y aura certes des effets de déplacement sur les marges, mais s'agissant de l'attitude du consommateur, une telle prévision ne fonctionne pas, heureusement. Je n'ai pas le temps de vous le démontrer en détail mais je peux vous donn...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Crouzet :

Merci pour vos propos. Je n'ai pas lu le rapport en entier et mes connaissances sur le cannabis ne sont qu'incomplètes, mais je voudrais évoquer le cas d'un producteur d'orchidées de mon département, l'Yonne, auquel j'ai rendu visite récemment – il produit les orchidées que l'on trouve à l'Assemblée nationale, c'est donc une très belle production ! En parallèle, avec des amis, il est en train de se lancer dans la production de cannabis à visée thérapeutique. J'ai sollicité le préfet du dépa...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Cubertafon, psychologue clinicien, membre du réseau Addictions France :

...er trop loin ? Je répète qu'une politique de régulation ne consiste pas à ouvrir grand les vannes avant de renoncer à toute action. Il faudrait d'ailleurs engager un débat de fond sur le sujet. Le but d'une telle politique, c'est de sortir progressivement d'un marché parallèle qui fait d'énormes dégâts – d'où la notion de transition. Nous ne devons pas avoir peur d'un hypothétique marché noir du cannabis, à l'image de celui qui existe pour le tabac. De fait, nous sommes en train de gagner la bataille d'une France sans tabac. Certes, il existe encore un marché noir. Certes, nous aimerions qu'il n'y ait plus de voleurs, de trafiquants ou de vendeurs à la sauvette. Cela étant, si nous poursuivons la politique actuelle de réduction des risques et de régulation financière, la lutte contre le tabagisme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

...es ancrées depuis longtemps. À votre avis, la politique de prohibition, très forte en France, ne finit-elle pas par empêcher la conduite d'une vraie politique de santé publique ? À force de travailler uniquement sur l'interdiction, ne se prive-t-on pas de la possibilité de faire un travail de fond sur les raisons – psychologiques, sociales ou autres – qui poussent tant de jeunes à l'addiction au cannabis ? Vous avez par ailleurs raison de dire qu'il faut entamer enfin un vrai dialogue avec les jeunes, qui sont rarement associés à nos débats. La méconnaissance de ces questions conduit assez naturellement les gens à se demander si le cannabis ne pourrait pas être une porte d'entrée vers des drogues plus dures. Cette crainte, quelque peu instrumentalisée, est souvent mise en avant. Pourriez-vous, m...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Cubertafon, psychologue clinicien, membre du réseau Addictions France :

...mateurs évoluent d'une expérience d'usage vers une autre. Pour ce qui est du premier point, comme je crois l'avoir indiqué lorsque j'ai été auditionné par la mission d'information : je suis assez vieux pour avoir, quand j'ai commencé à travailler dans le champ des addictions, reçu un message du ministère de la santé me recommandant de ne pas perdre de temps à m'occuper de jeunes consommateurs de cannabis, au prétexte qu'il ne s'agissait pas d'un problème de santé.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Cubertafon, psychologue clinicien, membre du réseau Addictions France :

Cet épisode, qui peut apparaître comme une simple anecdote, montre bien que rien n'est gravé dans le marbre lorsqu'il s'agit d'addiction. Si nos préoccupations sont aujourd'hui centrées autour des problèmes rencontrés par les adolescents, c'est peut-être parce que la France a mené, par le passé, une mauvaise politique, tendant à considérer la consommation de cannabis comme une maladie à soigner et orientée vers les cas les plus graves. C'est d'ailleurs un point sur lequel je suis en désaccord avec les propos de M. Laforestrie : il me semble qu'on commet une erreur en prétendant traiter l'ensemble de la population à l'aune des situations les plus sérieuses qui, heureusement, ne concernent pas la majorité des adolescents. Lorsque je vous quitterai, je retourne...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

En préambule, je vous remercie de votre présence, madame la secrétaire d'État, même si nous attendions le ministre de l'intérieur, qui n'a pas souhaité répondre aux questions de la représentation nationale à propos de ses propres responsabilités, notamment dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'Union européenne. Sur la question du cannabis, nous connaissons les postures martiales de M. Darmanin, ses outrances et ses mensonges, par exemple lorsqu'il explique que les pays ayant légalisé reviennent sur leur décision, ce qui est totalement faux. De nombreux gouvernements en Europe constatent que la France adopte une position politique qui va à l'encontre de la leur. Cette position, unique dans l'Union européenne, emmerde – comme on di...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Dubré-Chirat :

L'usage du cannabis médical, pratique courante dans vingt pays d'Europe, fait l'objet, depuis mars 2021, d'une expérimentation d'une durée de deux ans en France, où de nombreux professionnels de santé et patients la réclamaient. Le lancement de cette expérimentation, qui représente un premier pas important, était très attendu par les acteurs du monde agricole qui y voient la possibilité d'établir une filière frança...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMoetai Brotherson :

En Europe, on a un peu l'impression que la France représente le village des Gaulois réfractaires : en effet, comme l'a souligné mon collègue François-Michel Lambert, partout ailleurs on légalise, sauf ici. Les politiques comme les scientifiques soulignent quasi unanimement que ce qui compte en matière de cannabis, c'est de ne pas oublier qu'il s'agit d'une problématique de santé publique. Dès lors, n'est-il pas temps de changer de paradigme en France et de confier la gestion de l'addiction et du cannabis en général au ministère de la santé au lieu d'en faire une problématique de justice ? Le Portugal, qui a fait ce choix il y a vingt ans, a désormais suffisamment de recul.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Santiago :

Ma question aborde un point majeur du débat : le cannabis thérapeutique. C'est un sujet de politique publique de santé qui renvoie, pour les patients, à une attente extrêmement forte. Votée à l'unanimité par la représentation nationale il y a plus de deux ans, l'expérimentation du cannabis thérapeutique devait intégrer 3 000 patients. Huit mois après son lancement, les chiffres ne sont pas bons : vous avez parlé, madame la secrétaire d'État, de quelque ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Chapelier :

Tout d'abord, je souhaite préciser que le groupe Agir ensemble, dont je suis membre, a une position partagée sur le sujet. Je parlerai donc uniquement au nom de ceux de mes collègues qui, comme moi, sont favorables à la légalisation du cannabis. À nos yeux, c'est une décision non seulement de santé publique mais également d'ordre public. Je n'ai pas participé à la mission d'information plusieurs fois citée et dont on a loué la qualité, et je n'ai pas une connaissance fine du sujet qu'ont beaucoup de collègues. Je n'ai donc malheureusement que l'approche d'une simple citoyenne qui voit les dégâts causés par l'usage du cannabis, en partic...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabienne Colboc :

Je souhaite vous interroger sur la commercialisation du Sativex, médicament à base de dérivés de cannabis, destiné à soulager les contractures sévères de patients atteints de la sclérose en plaques. Il a obtenu son autorisation de mise sur le marché français en 2014. Au mois d'octobre de cette même année, la Haute Autorité de santé (HAS) a préconisé son remboursement par la sécurité sociale à hauteur de 15 %. Toutefois le Comité économique des produits de santé (CEPS) et le laboratoire ne parviennent...