Interventions sur "mahorais"

34 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

...gt-cinq ans, et la moitié des habitants entre vingt-cinq et trente-quatre ans ont eu une expérience migratoire de six mois ou plus. Mayotte connaît donc, dans un contexte économique et social très problématique, non seulement une immigration, mais également une émigration importante. Ce phénomène est en partie lié aux fortes inégalités qui perdurent dans la région : d'une part, pour les personnes mahoraises vis-à-vis des habitants des autres départements français ; d'autre part, pour les personnes issues des autres îles des Comores par rapport aux Mahorais. Ces inégalités frappent encore plus durement les femmes. À Mayotte, elles sont plus nombreuses que les hommes et représentent 52 % de la population. En 2016, seulement 29 % des femmes avaient un emploi hors du foyer, contre 68 % au niveau nati...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

...ne au mois de septembre à Mayotte. Ce n'était pas mon premier déplacement puisque je m'intéresse depuis plusieurs années à ce département ainsi qu'aux outre-mer qui font bien partie de la République. Pas plus que vous, je ne veux qu'il y ait des citoyens de seconde zone – il n'existe pas de sous-Français. Nous sommes tous égaux devant la République, à Mayotte comme ailleurs. Mais précisément, les Mahorais n'en peuvent plus des difficultés qui sont notamment liées à l'immigration en provenance des Comores. M. Lecoq sait parfaitement de quoi je parle, lui qui a pendant longtemps défendu – et il continue à défendre – la République des Comores et le droit de ses citoyens à circuler librement. Mais le droit international n'est pas celui-là. Il ne s'agit pas de revoir le pacte mondial sur les migration...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...ur voter contre l'indépendance que les Comores ont choisie. Quel besoin avait-on, d'ailleurs, de faire revoter les habitants de Mayotte par la suite ? Pourtant, en 1976, on leur a demandé s'ils étaient vraiment bien sûrs de vouloir être français. À cela, ils ont répondu oui, à 99 %. Et je passe sur les autres votes, tantôt pour une raison, tantôt pour une autre. Je crois qu'on a tout demandé aux Mahorais, pour voir si, par hasard, ils n'avaient pas l'intention de s'en aller. Or, chaque fois, leur réponse a été : vive la France ! On ne peut que s'émouvoir de cet attachement, qu'en être touché au plus profond de soi. Et on ne peut que réfléchir d'une autre manière que par le passé à des situations de cet ordre. Cette assemblée sait-elle que ce sont les femmes qui sont montées en première ligne po...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...ls ont fait le voyage… C'est une situation terrifiante qu'un voyage dans un endroit pareil. Il faut se rendre compte qu'il y a des hauts-fonds sur les deux bords. Et si, précisément, la France est là, c'est parce qu'on a pensé à un moment que ce serait l'avant-poste sur la voie que nous voulions ouvrir, dans les années 1840, vers Madagascar. Une fois que les gens sont là, on ne peut pas dire aux Mahorais : « Débrouillez-vous ! » Ce n'est pas possible. Ils ne peuvent pas se débrouiller. Il faut donc mettre en place les capacités d'accueil qui permettent aux personnes d'aller ailleurs. Ne tournez pas autour du pot. Il n'y a pas d'autre solution. On ne peut pas dire aux Mahorais que désormais, tous ceux qui arrivent à passer et qui ont survécu – parmi lesquels ils trouveront souvent des parents pro...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...lligence et leur dévouement au service du bien commun. Les Français n'ont pas à avoir peur. Il n'est pas vrai qu'ils seraient submergés. L'affirmer, c'est faire croire que les gens ont plaisir à s'en aller de chez eux, ce qui est faux. Le droit du sol doit être rétabli à Mayotte comme il est établi ailleurs. Je ne vois pas pourquoi l'on rajoute des clauses qui ne feront qu'empoisonner la vie des Mahorais. Car comment ferez-vous pour vérifier que le père ou la mère de celui-ci, qui vous demande d'être français, a des papiers en règle ? Ce sont des histoires ingérables : 45 % de la population d'origine étrangère qui se trouve sur le sol de Mayotte est en situation irrégulière, n'est-ce pas ? Alors, que va-t-on faire ? Augmenter encore les chicayas, les raisons de paperasses, de discussions sans fi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...ais ce n'est pas ce qui se passe. Pendant les cinq jours en question, l'occasion sera trop belle de foutre dehors le maximum de gens, sans aucune espèce de droit. Voilà la vérité ! Je n'aurai pas le mauvais goût de reprendre certaines formules, que j'ai condamnées jadis. Il est temps qu'on entende ici la voix non seulement des femmes et des hommes élus de Mayotte, mais de tout le monde, dire aux Mahorais : « Nous sommes fiers de vivre avec vous et heureux de vivre dans la même République française ensemble, avec les mêmes droits égaux pour tous. »

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRamlati Ali, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Vous nous parlez d'unité et de droit, monsieur Mélenchon. Pour les Mahorais, ces mots riment avec développement économique et social, ce qui aujourd'hui n'est pas possible en raison de la pression migratoire. Vous-même, ainsi que Mme Obono, avez cité certains chiffres. À un moment, en vous entendant, je me suis demandé si vous étiez pour ou contre l'allongement du délai à cinq jours. Nous qui sommes sur le territoire, nous vivons ces drames. La densité de Mayotte ne per...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Dubré-Chirat :

Monsieur Mélenchon, nous n'avons pas de posture idéologique, mais, comme vous, nous avons un intérêt et une affection toute particulière pour l'île de Mayotte, où nous avons eu l'occasion de nous rendre pour voir comment les Mahorais vivent au quotidien. L'article 1er de la Constitution énonce l'« égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion ». Mais, conscient depuis des années de la situation parfois spécifique que peuvent connaître certaines collectivités, le pouvoir constituant a très tôt prévu une possibilité d'adaptation des lois et des règlements aux départements et régi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine :

… quarante ans qu'il nie aux Mahorais le droit d'être français. Les Mahorais ont fait le choix de la France, et c'est un motif de fierté. Vous entendez m'expulser de cette enceinte parce que j'ai fait le choix de la France. Vous n'y parviendrez pas. Personne ne m'a obligé à faire ce choix : je l'ai hérité de mes ancêtres, depuis 1841.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine :

Ainsi, je crois que nous réglerons le problème. Nous verrons, à l'écoute des uns et des autres, qui sera prêt à s'engager aux côtés des Mahorais.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage :

...e pour rester française et comment, ici, à 8 000 kilomètres, nous avons pris des décisions malheureuses qui ont aggravé la situation de la population. Mes chers collègues du groupe La France insoumise, je voudrais vous inviter à revenir sur votre position. Autant je partage sans réserve votre raisonnement, autant je suis absolument opposée à la conclusion que vous en tirez. Vous soutenez que les Mahorais méritent que le droit français s'applique partout de la même manière. C'est un débat que nous aurons à nouveau lors de l'examen de la réforme constitutionnelle. Je vous assure que différencier le droit en fonction des territoires n'est pas facteur d'inégalités, bien au contraire. L'égalité n'est pas l'égalitarisme, l'égalité totale, l'uniformité. Au contraire, elle résulte de l'adaptation à des ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlodie Jacquier-Laforge :

...la rapporteure pour son intervention, qui témoignait d'une grande sincérité. Comme l'a dit notre collègue Maine Sage, nous pouvons lui faire confiance. Il s'agit en effet de mieux maîtriser l'immigration à Mayotte. Ce n'est pas parce que les mesures prises ne sont pas totalement égales qu'elles sont inéquitables. La différenciation a aussi pour but d'apporter plus de justice, en l'occurrence aux Mahorais. J'adresse aussi mes félicitations à M. le président Mélenchon pour son intervention extrêmement intéressante sur l'histoire de Mayotte, un territoire que je ne connais pas. Je me permets toutefois de dire que je ne vois pas tout à fait le rapport avec le renvoi en commission, mais ce doit être imputable à ma formation de juriste et à mon manque d'imagination.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

...elles je vous renvoie, mes chers collègues, de l'Organisation des Nations unies qui avait contesté la légalité et le résultat des référendums qui ont été évoqués. Cela fait aussi partie de l'histoire de Mayotte que ceux que l'on appelle aujourd'hui les « étrangers » à Mayotte, avant le « visa Balladur », se déplaçaient d'une île à une autre, se considéraient chez eux et formaient famille avec des Mahorais. Il n'y avait pas une île, d'un côté, et les autres îles, d'un autre côté : on se promenait entre les îles, comme vous le savez pertinemment. C'est d'ailleurs ce qui a posé problème lors de l'instauration du « visa Balladur », qui a été perçu comme un déplacement de population de Mayotte vers les Comores, afin de satisfaire les demandes de la France. C'est une autre facette de l'histoire de Mayot...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je ne vous ai pas coupé la parole, tout à l'heure, monsieur Kamardine ! Il n'y a pas que les Mahorais qui ont le droit de parler dans l'hémicycle !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Dubré-Chirat :

Mayotte est au coeur de l'archipel des Comores, à plus de 8 000 kilomètres d'ici. Le cent unième département français est empreint de spécificités, mais est très attaché à la nation. Les Mahorais n'ont eu de cesse d'exprimer leur attachement à la République : ils l'ont clairement formulé lors du référendum sur l'indépendance en 1974 et l'ont confirmé en 2009, lors de la consultation où 95 % des suffrages ont exprimé le souhait que l'île devienne un département français. Pourtant, à cause de son éloignement, ce département a souvent été délaissé par la République française. D'un point de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine :

La proposition de loi sur le délai d'intervention du juge des libertés et de la détention à Mayotte prévoit d'introduire une adaptation spécifique au cent unième département français, en portant ce délai de deux à cinq jours. Après l'aménagement du droit du sol, il s'agit d'une nouvelle confirmation du droit d'adaptation pour tenir compte des spécificités mahoraises. Je me félicite de cette confirmation. En effet, il est absolument nécessaire de tenir compte des spécificités de ce territoire, notamment de l'extraordinaire pression migratoire que connaît Mayotte. Mme la présidente de la commission des lois, Mme la rapporteure et les nombreux députés qui ont participé à des missions de terrain à Mayotte, récemment et plus anciennement, tous vous confirmeron...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine :

Je vous le dis avec fierté, il n'y en France et en Europe pas plus accueillants et tolérants que les Mahorais. Mes chers collègues, posez-vous cette question : quel serait le climat politique et social si, dans vos départements, les Français ne représentaient qu'un tiers de la population et les étrangers deux tiers, dont une majorité de clandestins, continuant d'arriver par dizaines tous les jours ? Voilà la situation de Mayotte. La population légale du cent unième département sous-estime la population ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlodie Jacquier-Laforge :

... questions migratoires, les territoires ultramarins y sont confrontés de façon exacerbée. Sur ce point, la situation de Mayotte est tout à fait exceptionnelle. Selon l'INSEE, près de 40 % de la population résidant à Mayotte est étrangère. La majorité est en situation irrégulière et provient des Comores. Cette immigration clandestine massive pèse lourdement sur ce département. Le système de santé mahorais est saturé. Le site principal du centre hospitalier de Mayotte est la maternité, la plus importante d'Europe : en 2017, plus de 9 700 accouchements s'y sont déroulés, essentiellement de mères comoriennes. Au demeurant, la très forte augmentation du nombre de naissances rend nécessaire la restructuration prochaine de l'hôpital. L'augmentation importante de la population complique également le bon...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

...ds ! Les associations disent très clairement que certains passages devant le juge sont trop brefs et que les nouvelles dispositions n'ont pas eu de conséquences positives sur la situation à Mayotte. Le juge des libertés et de la détention pourrait être saisi dans un délai de quarante-huit heures de détention – au lieu du délai de cinq jours auparavant en vigueur mais, compte tenu de la situation mahoraise, la multiplication des recours contentieux est peu probable. En fin de compte, on en vient directement à des retours. Les associations mettent en accusation une politique de privation de liberté qui ne parvient pas à faire diminuer les chiffres, au contraire : entre 2011 et 2015, 93 147 personnes ont subi un éloignement forcé, précise la CIMADE. Comment faire évoluer la situation ? L'associati...