Interventions sur "humain"

20 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

Le Gouvernement et la majorité abordent le projet de loi relatif à la bioéthique avec beaucoup de certitudes. Pour ma part, et comme beaucoup de Français, j'ai plus de doutes que de certitudes, et plus de questions que de réponses. Comment ne pas douter, lorsqu'on interroge les limites de la nature humaine et le rôle de la médecine ? Oui, je doute, et il est important de douter face à de tels enjeux pour le genre humain. D'ailleurs, madame la ministre des solidarités et de la santé, même l'Académie nationale de médecine exprime des doutes, que vous ne pouvez pas balayer d'un revers de main, jugeant cet avis daté. Il n'y a rien de daté quand on interroge le genre humain. Mes chers collègues de la ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

...erai sur un point : ne jouez pas aux apprentis sorciers avec le diagnostic préimplantatoire, dont le renforcement comporte le risque d'une dérive eugénique. N'oublions jamais que les embryons ne se trient pas, parce que chaque vie vaut la peine d'être vécue. Dans le prolongement des lois Leonetti, défendons et valorisons une bioéthique à la française – respectueuse, tout simplement, de la dignité humaine.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

...s sommes en droit de nous poser. Pourquoi ignorer l'avis de l'Académie nationale de médecine, qui appelle à « tenir compte du droit de tout enfant à avoir un père et une mère dans la mesure du possible » et voit dans la PMA pour toutes une « rupture volontaire d'égalité entre les enfants » ? Sur tous ces points – que j'évoque avec beaucoup d'humilité, tant le sujet est délicat, car il touche à l'humain, et en premier lieu à l'enfant – , j'espère que l'avenir me donnera tort, mais nous ne pouvons nous exonérer de notre responsabilité dans le vote qui nous incombe à l'issue de nos débats.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Vous l'inscrirez dans la loi : exit les pères ! Pour vous, seul compte le projet parental, c'est-à-dire le désir des adultes d'avoir un enfant. Vous avez beau nier que ce projet de loi consacre le droit à l'enfant, c'est la réalité. En matière de bioéthique, la France a, depuis la loi de 1994, ouvert sa propre voie en formulant de grands principes généraux protecteurs de la personne humaine. Il est regrettable que vous utilisiez un tel véhicule législatif pour porter un nouveau coup à la famille, à ses repères et, pour finir, à ceux de l'enfant.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

...state qu'en imposant notre technique, nous sommes en train de détruire notre planète, mais nous n'hésitons pas à reproduire les mêmes erreurs sur ce qui fonde notre espèce elle-même. En tant qu'espèce vivante, nous sommes et serons toujours issus d'un principe femelle et d'un principe mâle. Ne mettons pas délibérément de côté le principe masculin, qui représente tout de même la moitié de l'espèce humaine. Ne rejetons pas cette altérité qui est à l'origine de toute vie. Je conclurai en reprenant les paroles d'une toute jeune chanteuse à la mode, parfaitement de notre époque et qui vit avec son temps, puisqu'il est de bon ton d'être moderne. Les parents de jeunes enfants me maudiront. Je vous fais grâce de l'air : « Sur les épaules de mon père Je me sens bien tout là-haut C'est mon refuge mon re...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

...de couples mère-enfant pouvant être pathologiques, l'article 1er ne nie-t-il pas le besoin évident d'un enfant d'avoir une mère et un père ? Enfin l'article 1er modifie le principe même de la médecine, puisqu'il n'est plus question d'une médecine traitant des pathologies, mais bien d'une médecine au service des désirs de chacun. Cette logique transhumaniste suscite la question de savoir s'il est humain de traiter les désirs des uns sans prendre en compte les intérêts des autres, en particulier ceux des enfants ? Vous le voyez, ces questions suscitent des doutes et des inquiétudes. Pour toutes ces raisons, je soutiendrai un amendement de suppression de l'article 1er.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...C'est un fait évident. Nous sommes les héritiers d'une longue tradition dans ce domaine. Pour autant, si nous examinons cette situation, devons-nous conclure à son caractère indépassable ? C'est tout le sujet. C'est la question même du progrès – je ne parle pas du progrès matériel ou du progrès technique, qui sont d'un autre ordre, quoiqu'ils viennent souvent bousculer notre perception du progrès humain. Ce progrès humain existe bel et bien, et son existence se mesure à l'évolution des lois – qui sont parfois régressives et parfois progressistes. Et, en la matière, que de chemin parcouru ! Notre collègue Blandine Brocard a évoqué la nécessité d'une présence masculine dans la vie et la construction de la psyché des enfants. Ce n'est pas un homme qui lui dira que cela n'a aucune espèce d'importan...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...s ne prétendons pas que nous connaissons la vérité, mais que nous la cherchons. Monsieur Brindeau, vous m'expliquez aussi, par un raisonnement que j'entends, que si nous sommes partisans de l'égalité, nous serons partisans de la GPA. Formellement, vous avez raison, mais nos décisions cheminent entre nos principes : à côté du principe d'égalité, un autre principe intervient, selon lequel le corps humain n'est pas une marchandise. Croyez bien que si ce projet de loi comportait un quelconque élément de marchandisation, je ne le voterais pas !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Ceux-là non plus n'ont rien compris à ce qu'est la nature humaine telle que l'humanisme historique la décrit. Nous n'avons jamais dit que nous allions dépasser les limites physiques de l'humanité, mais celles qui tiennent à sa culture, à ses préjugés, à sa violence, à ses obsessions et à ses dogmes. Voilà ce que l'humanisme se donne comme projet. C'est pourquoi ce modeste article, qu'on aurait tort de présenter comme le changement du siècle, est un petit bou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Bonnivard :

Le rôle du législateur est de corriger des réalités injustes ou difficiles, et non de créer un ordre incertain, qui pourrait engendrer de nouvelles blessures. Quiconque dirait aujourd'hui avec certitude que créer un ordre sans père n'aurait pas d'incidences sur l'enfant serait omniscient. Or cette qualité n'est pas encore du ressort de notre humaine condition.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

... Touraine, qui, je pense, partage ma conviction sur ce point, bien qu'il y en ait d'autres sur lesquels nous avons des divergences. Vous savez tous que cela existe, et, si vous ne le savez pas, nous ne le montrerons pas, mais nous vous dirons où cela se passe. Avant d'avoir été confrontés à ce genre de situation, vous ne pouvez pas aborder vraiment le problème. Il s'agit de questions profondément humaines. Nous nous nous disons tous humanistes ; mais quand on est témoin de cela, que fait-on ? Et tout ce qui se passe à l'étranger, sur lequel nous fermons aussi les yeux ? Et les achats de gamètes sur internet – et allez, comme au supermarché ! Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

..., de bonheur, d'amour sont autant de questions sociétales dont les enjeux sont éthiques et qui sont sensibles, car elles touchent à notre intimité et à nos convictions, que chacun sur ces bancs a bien évidemment le droit d'exprimer. Comment ne pas entendre le désir d'enfant chez une femme ? Mais tout ce qui est scientifiquement possible, et aujourd'hui accessible aux couples hétérosexuels, est-il humainement et raisonnablement souhaitable pour une femme seule ou pour deux femmes en couple ? Madame la ministre des solidarités et de la santé, vous avez dit hier ici même que les députés seraient « la conscience qui doit délimiter, ordonner et définir les nouveaux progrès sans rien céder sur les grands principes ». Pourtant, nous sommes un certain nombre à ne pas être rassurés, même quand vous dite...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

...nt récente puisque, il y a un siècle, sinon une cinquantaine d'années – ce n'est rien à l'échelle de l'humanité – , les enfants n'étaient pas considérés de la même manière qu'aujourd'hui, l'enfance elle-même n'existait pas en tant que catégorie sociale et les familles en avaient une autre conception. De tels processus ne sont pas des faits de nature, mais des faits de société, et c'est un progrès humain d'avoir la capacité de les faire évoluer. Mais, même dans le monde de 2019, il existe des constructions sociales différentes, ni meilleures ni pires que la nôtre, sans plus de souffrance ou de joie, mais qui sont le fruit des choix des sociétés à un moment donné. C'est pourquoi c'est à la nôtre de permettre aux enfants, quelle que soit la manière dont ils viennent au monde, d'être sujets de droi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Autoriser d'engendrer des enfants sans père par le biais de la PMA rompt une réalité biologique, physique et humaine. C'est une rupture de civilisation. Et il y aura plusieurs victimes. La première victime, c'est la médecine. Elle est là pour soigner, pour soulager, pas pour répondre à une demande sociale, voire à une revendication, sinon à un caprice. Je constate au passage, madame la ministre de la santé, que je ne vous ai pas entendu évoquer les moyens de lutter contre l'infertilité, alors que j'ai à l'esp...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

En tout état de cause, ce n'est même pas ici que la discussion aura lieu. Ce n'est pas vous, chers collègues, qui déciderez de la GPA, puisque le juge et peut-être même la Cour européenne des droits de l'homme nous l'imposeront au nom de l'égalité des droits : avec la brèche que vous ouvrez ici tout grand, on aura fait un pas de plus vers la marchandisation du corps humain et la location de la femme.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

C'est pourquoi nous proposons de supprimer cet article, relatif à la PMA sans père. Aux arguments précédemment défendus par mes collègues, on peut en effet ajouter celui de la marchandisation du corps humain via les gamètes, dont la pénurie, d'autres l'ont fort bien dit sur nos bancs comme sur les vôtres, n'en sera qu'aggravée. En commission, Mme la ministre n'a apporté aucune réponse sur la traçabilité des gamètes, notamment pour les centres qui les importent de pays où l'on ne peut s'assurer que leur don s'est fait sans contrepartie. Des pays comme le Canada, l'Espagne, voire la Belgique, recouren...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

La question qui nous occupe n'est pas celle de l'égalité, mais celle du risque, réel, d'une aliénation de l'humain par la technique. Du scandale des études biaisées aux témoignages de collectifs de médecins, de spécialistes ou d'enfants qui, nés par PMA ou par GPA, disent leur souffrance ou leurs difficultés, en passant par les états généraux de la bioéthique, ce sont autant d'études, d'analyses, de positionnements et d'avis que le Gouvernement refuse de prendre en compte. Plusieurs associations d'homosexuel...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

...ite pour tout le monde en France, que l'on soit homosexuel ou hétérosexuel. Il n'y a donc aucune raison d'utiliser l'argument selon lequel l'ouverture de la PMA entraînerait le risque d'un glissement vers l'autorisation de la GPA. De plus, pour nous, la GPA heurte des fondements éthiques majeurs, ce qui n'est pas le cas de la PMA. La GPA remet en effet en cause des principes concernant la dignité humaine et la non-patrimonialité du corps, ce qui n'est pas le cas de la PMA puisque, dans ce dernier cas, la question a été résolue par le législateur quand il a accepté que la PMA soit ouverte à des couples hétérosexuels et a donc accepté qu'une technique médicale accompagne des couples qui ne pouvaient seuls avoir des enfants. Nous souhaitons seulement, ici, accompagner d'autres couples, d'autres fem...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Martin :

...s objectifs. Tout d'abord, rappelons que seules 5 % des PMA actuellement pratiquées en France font appel à un tiers donneur. Rappelons également que, dans le cadre de ce projet de loi, nous maintenons le principe du don gratuit et altruiste, ainsi que l'interdiction d'importation de gamètes en provenance de pays étrangers et l'interdiction de toute forme de commercialisation des produits du corps humain, qu'il s'agisse de gamètes, d'organes, de sang ou de tout autre produit. Voilà en quoi consiste une loi de bioéthique : ouvrir des droits et maintenir des interdictions. Y-a-t-il aujourd'hui, en France, pénurie de gamètes ? Les stocks actuels ont été constitués grâce aux anciens donneurs : risque-t-il demain d'y avoir pénurie ? Dans les pays qui ont ouvert la PMA à toutes les femmes, une baisse...