Interventions sur "médecin"

42 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Il y a un an, le grand débat national a mis en lumière un enjeu jusqu'alors largement sous-estimé, et que la récente crise des hôpitaux a amplement confirmé : l'accès à la santé est aujourd'hui en grande souffrance. Nous bénéficions pourtant d'un legs magnifique issu de la Résistance, la sécurité sociale, et pouvons être fiers, collectivement, de notre médecine performante grâce à laquelle nous vivons plus longtemps que nos aînés. Aujourd'hui, rien n'est réglé et nous avons le sentiment que le système craque et ne remplit plus sa mission d'intérêt général : garantir l'égal accès de tous à la santé. C'est ce qu'éprouvent les soignants à l'hôpital comme nos concitoyens vivant dans des départements où, trop souvent, les médecins partent à la retraite san...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

... ouvrir la porte aux usagers et aux patients, les écouter et les associer à l'organisation des soins. Il s'agit là d'une demande profonde qui mérite d'être entendue. Le PTS fait certes partie des bonnes mesures de la loi santé, mais, je le répète, la santé n'est pas seulement l'affaire des professionnels. Où en est la désertification médicale en France ? Bien que nous n'ayons jamais eu autant de médecins, des portions entières du territoire ne sont plus couvertes. Après les zones blanches téléphoniques, nous pourrions parler de zones sans blouses blanches ! Nous sommes fondamentalement confrontés à un problème de répartition territoriale. Je rappellerai à ce sujet quelques données très éclairantes : en 2018, le pays comptait 297 000 médecins, soit 35 000 de plus qu'en 2010. Le nombre de médecins...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

...'une « adaptation temporaire et ciblée du principe de libre installation ». C'est précisément le principe qu'introduit l'article 1er de ma proposition de loi ; vous l'avez rejeté en bloc en commission, mais je vous proposerai de le rétablir par amendement. L'article 1er proposait un dispositif très simple et de bon sens, le conventionnement sélectif territorial, en vertu duquel l'installation de médecins ne serait pas autorisée là où les besoins de santé sont déjà pourvus. Libre à eux de s'installer ailleurs sur le territoire national, où ils le souhaitent, là où on les attend et où on a besoin d'eux.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

...ue vous avez aussi rejeté – propose d'y remédier. Je vous soumettrai donc un amendement de rétablissement. Le troisième enjeu renvoie au dossier médical partagé, DMP, dont chacun appelle à systématiser la mise à jour. Je vous proposerai d'aller en ce sens en adoptant l'article 3. Enfin, les articles 4 et 5, que la commission a modifiés, traitent de la prévention. Je propose notamment que la télémédecine soit orientée vers cet impératif. Je voudrais enfin, en conclusion, rappeler que ce qui est en jeu, c'est la survie de notre pacte social, de notre pacte républicain. L'accès de tous à la santé cimente notre cohésion nationale. Nous le constatons chaque jour depuis des mois. Nous avons la responsabilité de proposer des mesures concrètes car nous ne pouvons pas décevoir, sauf à prendre le risque...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

...es qui devraient intéresser le Gouvernement et la majorité, notamment pour ce qui concerne les droits des usagers et la lutte contre la désertification médicale. L'existence, en France, de déserts médicaux, est une réalité que personne ne nie. Selon la DREES – direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques – , 8 % de la population réside dans une commune sous-dotée en médecins généralistes, au sens d'une accessibilité inférieure à 2,5 consultations par an et par habitant. Faut-il les laisser se débrouiller ? Nous ne nous résoudrons pas à accepter ce que l'on présente comme une fatalité. Le phénomène est réel, visible, prouvé : nous pouvons passer à l'étape suivante et nous demander comment agir. Le premier levier est l'attractivité des territoires. Les mesures incita...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo :

Nous examinons cet après-midi une proposition de loi défendue par notre collègue Guillaume Garot, profondément remaniée en commission des affaires sociales pour en exclure sa principale disposition. Dans sa version initiale, l'article 1er prévoyait en effet d'instaurer un conventionnement sélectif afin de mieux répartir les médecins libéraux sur notre territoire. Nous aurons l'occasion d'en débattre à nouveau lors de l'examen des amendements visant à le rétablir, mais je voudrais dès à présent donner notre opinion. L'idée d'un conventionnement sélectif fait débat au sein de notre groupe – comme, d'ailleurs, dans la quasi-totalité des groupes politiques. Pour certains de mes collègues, il s'agit d'appliquer aux médecins lib...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

...de la sécurité sociale pour 2020 n'y répondent que partiellement, et les mesures qu'ils prévoient mettront du temps à produire leurs effets. Or si les politiques structurelles doivent être encouragées, il est également nécessaire de répondre à l'urgence par des mesures immédiates. Pour preuve de ce que j'avance, une enquête récente de l'association UFC-Que Choisir révèle qu'en Mayenne, près d'un médecin traitant sur deux n'accepte pas de nouveaux patients.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

Que répondre à nos concitoyens quand, dans ce seul département, près de 10 000 habitants sont privés de médecin traitant ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

Certes, le nombre de médecins inscrits au Conseil national de leur ordre a augmenté l'an dernier. Mais cette augmentation a des limites, et elle cache mal l'inégale répartition de ces nouveaux médecins.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

En outre, d'après une étude nationale remontant à 2015 de ce même conseil, près de 25 % des médecins diplômés en France décident de ne pas exercer. Face à ces constats, le groupe Libertés et territoires ne peut qu'encourager toute initiative visant à améliorer rapidement l'accès aux soins.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

... que bienvenu, car nous avons besoin d'une meilleure cartographie des besoins de chaque territoire, de chaque population. Ces outils ne doivent plus être confiés aux seules ARS, agences régionales de santé ; surtout, les données doivent être mises à jour plus régulièrement, car les délais actuels de zonage sont bien trop longs. Je veux également dire un mot de la régulation de l'installation des médecins. J'y suis favorable à titre personnel, et l'urgence justifie un débat sans tabous sur la pertinence d'un tel dispositif. Un équilibre doit pouvoir être trouvé entre la liberté d'installation des médecins et la garantie de la protection de la santé. Pour autant, je tiens à préciser que nous devons aussi travailler au renforcement de l'attractivité globale des territoires.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

...ogues. Ces chiffres concernent les spécialistes ; mais 15 millions d'usagers vivent dans un territoire où le nombre de généralistes est notoirement insuffisant. Les communes rurales et les périphéries des villes sont les plus touchées, de façon structurelle. Dans les zones rurales de notre pays, la population vieillit ; ses besoins augmentent ; elle subit pourtant de plein fouet le départ de nos médecins de campagne. Cette désertification médicale, combinée aux contractions dramatiques des moyens attribués à l'hôpital public, conduit l'ensemble des services d'urgence à des situations de rupture, comme on le sait maintenant si bien. Depuis le début du mois d'octobre, 22 enfants touchés par l'épidémie de bronchiolite ont dû être transférés de Paris vers des établissements d'autres régions ! Par a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

...ègue Guillaume Garot visant à agir contre la désertification médicale démontre l'importance que revêt ce phénomène et souligne l'urgence qu'il y a à prendre des mesures pour le pallier. Même s'il ne prétendait pas tout régler, le texte initial de la proposition de loi allait dans le bon sens. Le constat, unanimement partagé, est sans appel : nul ne peut nier la difficulté croissante à trouver un médecin ni l'engorgement des salles d'attente. Les chiffres le confirment : nous avons perdu 9 000 médecins généralistes en dix ans, dont 750 au cours de la seule année 2017. Au total, selon les estimations du ministère des solidarités et de la santé, 5,5 millions de nos concitoyens vivent dans un désert médical. Étant un élu de la Guyane, où le terme « désert médical » prend tout son sens, je suis bien...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

Monsieur le rapporteur, je vous reconnais une certaine constance : à chacune de vos propositions de loi, quelle que soit la saison, c'est la même chose. Nous avons fini par nous y habituer, chacun de vos textes s'attirant invariablement la même réponse de la part de l'ensemble des acteurs médicaux – internes, médecins, syndicats, conseil de l'ordre : pas de coercition à l'installation !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

Le conventionnement sélectif, institué par l'article 1er, est une rupture du contrat de confiance. Cela reviendrait à rompre l'accès au régime conventionnel, régi par la convention nationale organisant les rapports entre les médecins libéraux et l'assurance maladie. Cela aggraverait l'hémorragie que les mesures du plan « ma santé 2022 » vont endiguer. Rappelons quelques chiffres : 11 % seulement des médecins nouvellement inscrits à l'ordre optent pour un exercice libéral. La jeune génération choisit en majorité un exercice salarié et dans un cadre multidisciplinaire ; c'est d'ailleurs tout l'intérêt des CPTS, tant pour les ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

Que ceux qui, dans leur territoire, ont trop de médecins lèvent le doigt ! Il n'existe pas de zones sur-denses, en particulier s'agissant de la médecine de premier recours. Nous sommes confrontés au vieillissement tant de la population que des médecins. On ne peut que déplorer l'absence de vision et une certaine inconséquence lorsque l'on a abaissé drastiquement le numerus clausus dans les années 1990. Ce numerus clausus, qui laisse 25 000 étudiants s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin :

La France fait face depuis plusieurs années au phénomène de la désertification médicale. L'objet de la présente proposition de loi, présentée par le groupe Socialistes et apparentés, est d'y remédier. Vous l'avez dit, monsieur le rapporteur : le nombre de médecins n'a jamais été aussi élevé ; et pourtant, la désertification médicale s'aggrave. On sait que le manque de médecins a pour effet l'engorgement des urgences, donc la désorganisation et le dysfonctionnement de notre système de santé.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin :

Dans les années à venir, un médecin sur deux aura plus de 60 ans. La médecine générale est peu valorisée et attire peu de jeunes – 8 %. Si nous ne prenons pas de mesures efficaces, les problèmes vont s'accentuer. Si les dispositions relatives à la prévention et à la télémédecine contenues dans l'article 4 de la proposition de loi présentent un réel intérêt, en revanche, le conventionnement sélectif, l'obligation de remplir le doss...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Millienne :

...ualité, quel que soit leur lieu de résidence. Nous le savons – les débats sur la loi relative à l'organisation et à la transformation du système de santé ont été l'occasion de le rappeler – , notre pays souffre de profondes et persistantes disparités territoriales en matière d'accès aux professionnels de santé. Les écarts de densité entre les départements, par exemple, sont de un à deux pour les médecins généralistes et de un à sept pour les infirmiers. Pour l'accès aux gynécologues et ophtalmologues libéraux, l'offre disponible dans les grands pôles urbains est sept à neuf fois supérieure à l'offre disponible dans les communes isolées. À cela s'ajoute l'inquiétant vieillissement de la profession : en 2016, plus d'un quart des médecins généralistes étaient âgés de 60 ans et plus, tandis que les ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLudovic Pajot :

C'est un fait incontestable : dans de nombreux territoires, la démographie médicale chute dangereusement, entraînant avec elle la quasi-disparition de l'offre de soins. Cette désertification médicale touche aussi bien la médecine générale que la médecine de spécialité. Il est désormais courant, pour les patients en zone rurale, de devoir attendre près d'une année pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste – un ophtalmologue, par exemple – , quand ce praticien n'a pas tout simplement disparu du territoire, souvent à l'occasion d'un départ en retraite non remplacé. Dans mon département du Pas-de-Calais, plus d'un méde...