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Motions de censure


Les interventions de François Ruffin


Les amendements de François Ruffin pour ce dossier

14 interventions trouvées.

Car non, nous ne souhaitons pas un recul de l'âge légal de la retraite ; au contraire, nous souhaitons l'avancer. Nous souhaitons renouer avec le fil du progrès, un progrès qui, au long du XXe siècle, grâce à l'obstination du mouvement ouvrier, a vu le temps de travail diminuer, pour les enfants, d'abord, qui ne sont plus descendus à la mine à ...

Un héritage du mouvement ouvrier qui est porteur d'avenir, d'un avenir pour le mouvement écologique. Car quelle est, pour l'environnement, l'intervention politique clé ? C'est la diminution du temps de travail.

C'est de sortir nos vies, par petits bouts, de la cage de fer du productivisme et du consumérisme. C'est d'en finir avec le « travailler plus pour gagner plus pour produire plus pour consommer plus pour travailler plus », comme des hamsters dans leur roue.

Voilà le sens de notre combat, sa direction, à l'opposé du chemin que vous nous dessinez, de la régression que vous nous proposez. D'ailleurs, votre projet ne comporte pas une fois, pas une seule, le mot « écologie » ; de même, on y trouve zéro fois le mot « bonheur » ; mais 125 fois – 125 ! – celui de « finance » ! Nous voterons cette motion ...

Nous la voterons parce que tous les moyens, tous les moyens légaux, tous les moyens pacifiques sont bons pour dire non à ce gouvernement et à ce président.

Nous la voterons parce qu'un mot peut nous rassembler, sur vos bancs, à droite, comme sur les nôtres, à gauche : « démocratie ». Il y a deux semaines à peine, à l'Élysée, devant vous, députés marcheurs, le Président de la République citait le nationaliste Charles Maurras pour vous prévenir du divorce entre le « pays légal » et le « pays réel ».

C'est un diagnostic assez juste. Votre majorité dans l'hémicycle n'est plus, et depuis longtemps, une majorité dans le pays.

Votre légitimité s'est amenuisée, elle a disparu. Votre mandat n'a plus de base, plus d'appui dans le pays. Et malgré votre fragilité, malgré votre faiblesse, que vous connaissez, c'est par la force que vous imposez votre réforme ?

Seuls contre les syndicats, seuls contre le Conseil d'État, seuls contre la droite, seuls contre la gauche, seuls, surtout, contre les Français, seuls contre les deux tiers des salariés ? Le moment gilets jaunes ne vous a pas suffi ?

Vous pensez que je mens ? Vous êtes persuadés de votre popularité ? Que votre politique est approuvée ? Allez-y, alors ! Remettez vos mandats en jeu. Remportez le scrutin. Revenez avec une majorité régénérée, légitimée, pour défendre ce projet, et je me tais !

Monsieur Le Gendre, vous présidez le groupe La République en marche : allez-y, remettez votre mandat en jeu !

Vous êtes trois cents : sur les trois cents, qu'un seul, un seul se lève, et dise « je remets mon mandat en jeu », chiche, je relève le défi !

Mais vous connaissez la vérité : vous perdrez ; ici contre la droite, là-bas contre la gauche, mais vous perdrez.

Vous prendrez une déculottée ! Vous serez renvoyés à vos foyers ! Vous atteignez des abysses d'impopularité. Et c'est avec cette légitimité zéro, c'est en ayant cette trouille des électeurs, c'est avec ce décrochage du pays réel que vous proposez – pardon : que vous imposez – de revoir le contrat social entre les Français, qui prévaut depuis l...