Les amendements de François Ruffin pour ce dossier

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Pour éviter d'être vulgaire, j'ai regardé dans le dictionnaire les synonymes de l'expression « se payer la tête de quelqu'un » : se moquer, se ficher, narguer, berner, tromper, abuser, duper, filouter, leurrer, trahir, rouler dans la farine.

Mais pour notre ordre du jour, cela paraît quand même trop mou, trop doux. Vous vous fichez des Français !

Et je reste poli – je fais un effort pour rester poli… C'était lundi, au Grand Palais, pour la grand-messe de votre grand débat. Frank Escoubes entamait ainsi sa restitution : « On voit émerger un premier consensus… » J'insiste : votre restituteur lui-même parle d'un consensus, et il l'a placé en premier. Quel est-il ? « On voit émerger un pre...

Des voix se sont élevées : « Pour la justice, pour les hôpitaux, pour l'éducation, il faut serrer les budgets, surveiller les déficits, mais pour vos caprices, c'est crédit illimité. » À ces tristes sires, vous avez répondu : « C'est le prix de la démocratie. » Alors, que vient dire cette démocratie ? Je répète : « renationaliser les services e...

 « Un formidable exercice de démocratie », disait-il, dont les gilets jaunes, ces malpolis, ces braillards, ces débraillés, feraient bien de prendre de la graine ; nous-mêmes, dans cette assemblée, nous ne serions pas à la hauteur de notre peuple, de son écoute, de sa maturité, de sa sagesse.

Mais alors, qu'ont dit les Français, dans leur grande sagesse ? Je répète, je répète, je répète : « Renationaliser les services essentiels et les infrastructures publiques » !

Et au lendemain de ce cérémonial, quelle est votre première mesure post-grand débat ? Tout le contraire ! L'exact opposé de ce premier consensus ! Ce matin, nous sommes réunis pour quoi ?

Dans la foulée, vous vous apprêtez à liquider Engie. Ces « services essentiels », ces « infrastructures publiques », vous les livrez aux coquins ! Les Français vous disent blanc, blanc, blanc et aussitôt vous faites noir. Le lundi, vous déclarez, la main sur le coeur, les yeux embués, que rien ne sera comme avant et le jeudi vous continuez à g...

Si, seuls contre tous ! Partout, des voix vous alertent, depuis des mois. Monsieur le ministre, je vous ai entendu, ce matin, parler d'économie et de stratégie, mais on est au-delà ! Au-delà de l'économie ! Au-delà de la stratégie ! C'est une question de démocratie.

Les syndicats sont contre. Les Français gilets jaunes sont contre. Les Français du grand débat national sont contre. Les Français des sondages sont contre.

Le Prince et sa cour sont pour : que l'intérêt des multinationales l'emporte sur l'intérêt général ! C'est le despotisme qui continue !

C'est le despotisme tel que le définit Montesquieu, ce régime où un seul « entraîne tout par sa volonté et par ses caprices », ce régime où un seul peut signer un contrat – contrat social, contrat moral – le lundi et le bafouer dès le jeudi, le déchirer, s'asseoir dessus ! Vous allez vous asseoir sur la voix des Français pour mieux l'étouffer !

Mais cette voix reviendra, décuplée – car ils ont été bernés, trompés, abusés, dupés, filoutés, roulés dans la farine !

Pour à peu près tout, on entend sur les bancs de la majorité qu'il faut attendre la fin du grand débat. Pour l'indexation des retraites sur l'inflation, grand débat. Pour l'isolation des logements, grand débat. Pour une taxe poids lourds, grand débat. Pour de nouvelles tranches d'imposition pour les ultra-riches, grand débat. Pour les travaille...

Des voix, de partout, vous objurguent. Aéroports de Paris est une entreprise publique qui marche bien, qui fait des bénéfices, qui investit. Franchement, gardez-la ! On vous écoute, on écoute vos arguments. Mon Dieu, qu'ils sont faiblards ! Qu'ils sont rabougris ! Vous nous dites, monsieur le ministre, que le rôle de l'État n'est pas de gérer ...

Vous-mêmes, vous ne savez plus pourquoi on vend Aéroports de Paris. Mais vous êtes en service… Vous connaissez sans doute ce jeu, « Jacques a dit ». Sous la Ve République, c'est « Le Président a dit ». Le Président a dit, il faut une loi sur les fake news. Alors le Gouvernement prépare une loi sur les fake news et l'Assemblée nationale enregis...

Le Gouvernement, donc, fourre la privatisation d'Aéroports de Paris dans le projet de loi PACTE et l'Assemblée va enregistrer la privatisation d'Aéroports de Paris. Vous allez faire le job, monsieur le ministre. Vous allez le faire avec allant, avec intelligence et avec talent, comme toujours. Mais vous pourriez tout aussi bien, avec le même a...

Je vous écoute et j'entends une langue morte, monsieur le ministre. Vous dites qu'Aéroports de Paris n'est plus un monopole depuis qu'il existe des hubs, qu'il faut abonder un fonds pour l'innovation de rupture, qu'il faut dégager des moyens financiers pour le stockage des données. Mon sentiment, c'est que vous n'y croyez pas, que vous n'y croy...

Quand je parle de « vous », je ne pense pas seulement à vous, monsieur le ministre, ni même au Président Macron, et pas davantage à la République en marche. À l'inverse, collègues marcheurs, vous êtes même peut-être la dernière excroissance à laquelle les Français ont essayé de croire. Non, c'est un « vous » beaucoup plus général. Les Français ...

… vous qui présentez des plans, des lois, des projets, vous qui jurez par la compétitivité, vous qui promettez la croissance partagée.